L'EXERCICE peut-il dissiper les effets de l'alcool?
La question a déjà été posée et oui, dans une certaine mesure l’exercice et une bonne capacité aérobie peuvent contribuer à protéger l’organisme des effets d’une consommation trop élevée d'alcool. Cette nouvelle étude, présentée dans le British Journal of Sports Medicine va plus loin : elle constate que les personnes qui consomment régulièrement de l’alcool, même au-delà des seuils recommandés, mais qui pratiquent l’exercice au moins 5 heures par semaine, n’ont pas plus de risque de décès prématuré, que les abstinents. Jusqu'à cetaines limites bien sûr.
Une forte capacité aérobique peut protéger le foie contre la consommation excessive et chronique d'alcool, avait récemment conclu une récente étude de l'Université de Missouri-Columbia. En pratique, pratiquer un sport ou de l'exercice physique de manière intensive favorise un métabolisme plus élevé qui peut prévenir l'inflammation du foie. Cette nouvelle recherche suggère que l'exercice peut compenser pour certains, mais pas pour tous, les risques accrus de cancer et de décès liés à une consommation excessive d'alcool. Cette collaboration internationale de plusieurs instituts de recherche du Canada, Australie, Norvège et UK a exploité les données de les 36.370 adultes âgés en moyenne de 40 ans, suivis durant 10 ans et participant à 2 enquêtes nationales britanniques, la Health Survey for England (HSE) et la Scottish Health Survey (SHS). La consommation d'alcool a été graduée en 6 catégories (selon le nombre d'unités / semaine): l'abstinence à vie, « l'ex-consommation », la consommation occasionnelle, la consommation dans les lignes directrices (soit <14 unités pour le femmes et <21 unités pour les hommes, excessive (14-15 unités et 21-19 unités), nocive (>35 et> 49). Durant le suivi, 5.735 décès ont été enregistrés. L'analyse constate,
· sans surprise, un lien fort entre l'inactivité et le risque de décès par cancer et toutes causes confondues,
· un lien direct entre tous les niveaux de consommation d'alcool et le risque de décès par cancer,
· que les niveaux croissants d'activité physique réduisent cette association avec les risques de décès par cancer et toutes causes confondues,
· une association plus surprenante entre des niveaux croissants d'activité physique et la consommation d'alcool :
· une consommation occasionnelle est ainsi associée à une réduction significative de décès toutes causes confondues pour les personnes les plus actives. Chez les participants à plus haut niveau d'activité physique, l'effet protecteur de l'exercice sur les effets d'une consommation occasionnelle se traduit par une réduction de 32% du risque de décès toutes causes confondues.
Ø Dans ce groupe de participants « sportifs », aucun lien n'est relevé entre la mortalité toutes causes confondues et une consommation d'alcool qui reste dans les lignes directrices, voire même excessive, cependant le risque se déclenche avec une consommation « nocive ». Idem pour la mortalité par cancer.
· Aucune association n'a été trouvée entre la consommation d'alcool et le risque de décès cardiovasculaire, mais un effet protecteur est observé chez les personnes qui ont déclaré les niveaux inférieurs et supérieurs d'activité physique (> 7,5 heures MET) et (> 15 MET-heures), respectivement.
Cette étude apporte donc des preuves d'une association dose-réponse entre la consommation d'alcool et le risque de décès par cancer chez les participants inactifs, mais pas chez les participants physiquement actifs. L'activité physique atténue également le risque de mortalité toutes causes confondues jusqu'à un certain niveau de consommation, bien sûr. Reste à vérifier l'impact d'autres facteurs de confusion sur cette association, en particulier de mode de vie. On peut en effet imaginer que des personnes sportives, certes consommatrices d'alcool, puisse adhérer à un meilleur régime nutritionnel ou bénéficier d'un sommeil de meilleure qualité…
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