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LONGÉVITÉ : Une thérapie génique pour vivre plus longtemps ?

Actualité publiée il y a 8 mois 3 jours 27 min
Nature
L’équipe parvient ici à accomplir le transfert d’un gène de longévité des rats-taupes nus à des souris (Visuel Adobe Stock 399068346)

C‘est à nouveau le rat-taupe nu, un animal connu pour sa longévité extrême et sa résistance aux maladies liées à l’âge comme le cancer, qui sert de modèle à cette étude de généticiens de l’Université de Rochester. L’équipe parvient ici à accomplir le transfert d’un gène de longévité des rats-taupes nus à des souris. Elle démontre que ce gène de longévité permet aussi de prolonger la vie de ces souris Ces travaux publiés dans la revue Nature, ouvrent ainsi la voie à une thérapie génique révolutionnaire, qui permettrait peut-être de prolonger la santé et la durée de vie des humains aussi.

 

Les rats-taupes nus sont des rongeurs de la taille d'une souris qui ont une longévité exceptionnelle pour des rongeurs : ils peuvent vivre jusqu'à 41 ans, soit près de 10 fois plus longtemps que les rongeurs de même taille. Contrairement à de nombreuses autres espèces, les rats-taupes nus ne contractent pas souvent de maladies et semblent protégés notamment contre la neurodégénérescence, les maladies cardiovasculaires, l'arthrite et le cancer, même avec le vieillissement.

C’est la première fois que des scientifiques tentent le transfert d’un gène de longévité

ici du rat-taupe nu à des souris, et démontrent que ce transfert permet d'augmenter la durée de vie du receveur, la souris. La prouesse est basée sur la découverte du rôle joué par le gène HMW-HA, responsable de la résistance inhabituelle du rat-taupe nu contre la madadie. Comparés aux souris et aux humains, les rats-taupes nus ont en effet environ 10 fois plus de HMW-HA dans leur corps. D’ailleurs, lorsque les chercheurs éteignent le gène HMW-HA des cellules du rat-taupe, ces cellules deviennent plus susceptibles de former des tumeurs.

En introduisant chez la souris ce gène spécifique du rat-taupe,

ces scientifiques ouvrent de nouvelles possibilités inespérées pour lutter contre le vieillissement et prolonger la durée de vie  chez l'Homme. Les auteurs principaux, Vera Gorbunova, professeur de biologie et de médecine et Andrei Seluanov, professeur de biologie, tous les deux à Rochester commentent ces travaux :

« nous apportons la preuve du concept de l’export d'un mécanisme de longévité entre mammifères ».

Un gène responsable de la production d'acide hyaluronique de haut poids moléculaire (HMW-HA) : l’export est donc réalisé ici d'un rat-taupe nu à des souris, avec, pour résultats :

 

  • une amélioration de la santé et à une augmentation de plus de 4 % de la durée de vie chez les souris;
  • le mécanisme de résistance au cancer, bien documenté chez le rat-taupe nu, semble lui-aussi exporté chez la souris. 
  • alors que tous les mammifères possèdent le gène hyaluronane synthase 2, la version rat-taupe nu semble améliorée pour favoriser une expression génique plus forte.
  • les souris équipées de la version du gène du rat-taupe nu, bénéficient d’une meilleure protection contre les tumeurs spontanées et le cancer de la peau, ici chimiquement induit ;
  • ces souris ont également une meilleure santé globale et vivent plus longtemps que les souris ordinaires ;
  • avec le vieillissement, ces souris présentent moins d’inflammation dans différentes parties de leur corps et conservent un intestin plus sain.

 

Si des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer exactement pourquoi et comment cette version du gène HMW-HA apporte de tels effets bénéfiques, les chercheurs font l’hypothèse d’une capacité toute particulière du gène à réguler directement le système immunitaire. Avec l’espoir d’avoir ainsi « trouvé » une nouvelle fontaine de jouvence pour les humains, soit une thérapie génique basée sur HMW-HA pour améliorer la durée de vie et réduire les maladies liées à l’inflammation chez l’homme.

 

Deux axes de recherche déjà à l’étude : tenter de ralentir la dégradation du HMW-HA chez l’Homme, ou améliorer sa synthèse.

« Nous avons déjà identifié des molécules qui ralentissent la dégradation de l'hyaluronane et nous les testons dans le cadre d'essais précliniques ».

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