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MALADIE CORONARIENNE : Précoce, elle prépare le lit de la démence

Actualité publiée il y a 9 mois 2 jours 3 heures
JAHA
La santé cérébrovasculaire est un facteur documenté de risque de démence, en particulier de démence vasculaire (Visuel Adobe Stock 209246282)

Peu de recherches ont démontré ce lien entre la maladie coronarienne ou l’athérosclérose, et les démences, en revanche les études sont plus nombreuses à sensibiliser à l’importance de la santé cérébrovasculaire dans le risque de démence, en particulier de démence vasculaire. Cette nouvelle recherche, publiée dans le Journal of the American Heart Association (JAHA), sensibilise à la prise en charge précoce de la maladie coronarienne : son apparition avant l’âge de 45 ans est ici associée à un risque très accru de démence plus tard dans la vie. La prise en charge précoce de l'athérosclérose pourrait-t-elle gommer cette augmentation du risque cognitif, cela reste à démontrer.

 

Une mauvaise santé cardiovasculaire à l’âge jeune adulte est bien associé à risque accru de démences, dont la maladie d'Alzheimer et la démence vasculaire, conclut cette équipe de neurologues et de cardiologues du Peking Union Medical College (Pékin) qui conclut à une augmentation du risque de près de 40 %, tous types de démences confondus, chez ce groupe de population : aux seuls États-Unis, les maladies coronariennes entraînent chaque année près de 400.000 décès. Dans le monde, alors que les maladies cardiovasculaires restent le premier facteur de décès, on estime que plus de 7 millions de décès sont dus à une cardiopathie coronarienne.

 

Ce risque de démence est donc à ajouter aux complications mieux connues de l’athérosclérose.  

 

« Il s'agit de la première étude à grande échelle examinant si l'âge d'apparition de la maladie coronarienne peut avoir un impact sur le risque de développer une démence plus tard dans la vie », résume l’auteur principal, Fanfan Zheng, chercheur à l'École de sciences infirmières de l'Académie chinoise des sciences médicales et du Peking Union Medical College.

 

L’étude a analysé les données de 432.667 participants de la UK Biobank pour préciser la relation possible entre l’âge du début de la maladie coronarienne et le développement de la démence. Cette analyse révèle que :

 

  • parmi les participants, 5.876 cas de démence, 2.540 cas de maladie d’Alzheimer et 1.220 cas de démence vasculaire sont survenus sur le suivi de 13 ans ;
  • vs les participants exempts de maladie coronarienne, les participants atteints de maladie coronarienne présentent des risques plus élevés de développer une démence, tous types confondus ;
  • après prise en compte des facteurs de confusion possible, dont l’âge et le mode de vie, les participants souffrant de maladie coronarienne encourent :
  • un risque accru de 36 % de démence, tous types confondus ;
  • un risque accru de 13 % de maladie d’Alzheimer ;
  • un risque accru de 78 % de démence vasculaire.
  • l’apparition précoce de la maladie coronarienne augmente encore le risque, soit une augmentation de 25 % tous types de démences confondus, de 29 % de maladie d’Alzheimer et de 22 % de démence vasculaire ;
  • l’association entre le caractère précoce de l’athérosclérose et le risque de démence plus tard dans la vie est « dose-dépendante » : le risque de démence augmente en proportion.

 

En d’autres termes, un patient diagnostiqué avec une maladie coronarienne avant l’âge de 45 ans est plus susceptible de développer une démence et alors que de plus en plus de personnes vivent plus longtemps et reçoivent un diagnostic de maladie coronarienne à un plus jeune âge, il apparaît probable que le nombre de personnes atteintes de démence augmente considérablement dans les années à venir.

Les médecins et les professionnels de la santé doivent donc prendre en compte ce risque,

chez leurs patients diagnostiqués avec une maladie coronarienne à un jeune âge. Il restera néanmoins à confirmer que le traitement de la maladie coronarienne précoce est de nature à supprimer cette augmentation du risque de démence plus tard dans la vie.

 

Les chercheurs notent que leur étude est observationnelle, et ne confirme donc pas la relation de cause à effet, cependant l’importance de la santé cérébrovasculaire dans le risque de démence n’est plus à démontrer.


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