Maladie d'Alzheimer : quelles solutions d'accueil pour les seniors ?

La maladie d’Alzheimer touche près d’un million de personnes en France, avec environ 225.000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année. Face à cette pathologie neurodégénérative qui entraîne une perte progressive de l’autonomie et des fonctions cognitives, de nombreuses familles se retrouvent confrontées à un dilemme : comment accompagner un proche au quotidien ? Et surtout, quelles sont les solutions d’accueil les plus adaptées pour garantir sécurité et qualité de vie ? Dans cet article, nous vous présentons les principales options pour les seniors atteints de la maladie d’Alzheimer.
L’un de vos proches est touché par la maladie d’Alzheimer ? Dans cet article, nous vous présentons toutes les solutions d'accueil.
Comprendre la maladie d’Alzheimer pour mieux anticiper les besoins
La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative évolutive, qui touche le plus souvent les personnes âgées de 75 ans et plus. Deux tiers des malades sont des femmes. Les premiers signes sont discrets : il s’agit le plus souvent de troubles de la mémoire immédiate. Progressivement, d’autres fonctions cognitives sont atteintes : au fil du temps, les malades perdent leur capacité à effectuer les gestes de la vie quotidienne, à communiquer, à s’orienter dans le temps et dans l’espace.
Le patient finit par être désorienté, même dans son propre domicile. Sa mémoire continue de décliner, jusqu’à le rendre incapable de reconnaître ses proches. La perte d’autonomie est inévitable, bien que son apparition et son évolution varient d’un patient à l’autre. C’est pourquoi l’environnement d’accueil du senior atteint d’Alzheimer doit s’adapter en permanence à l’évolution de la maladie. Dès l’apparition des premiers symptômes, une prise en charge médicale et psychologique s’impose. Elle dépend bien sûr du stade de la maladie : plus elle progresse, plus le maintien à domicile devient difficile, voire impossible sans assistance continue.
Le maintien à domicile : une première étape
La plupart des malades et leurs familles souhaitent le maintien à domicile aussi longtemps que possible. La personne malade peut ainsi garder ses repères, son intimité, son cadre de vie et un certain confort. Rester à domicile nécessite toutefois la mise en place d’une nouvelle organisation pour garantir sa sécurité et son bien-être. Il existe plusieurs dispositifs :
- L’aide à domicile : avec l’intervention d’auxiliaires de vie pour aider le malade à se lever, se coucher, s’alimenter, se laver…
- Les soins infirmiers à domicile (SSIAD) pour prodiguer les actes médicaux ;
- La téléassistance pour prévenir les chutes ou les fugues et envoyer une alerte en cas d’urgence ;
- L’accueil de jour (à temps partiel), pour stimuler la personne atteinte et soulager les aidants quelques heures par semaine.
Pourtant, à mesure que la maladie gagne du terrain, le maintien à domicile peut ne plus suffire. La fatigue des proches aidants s’installe, le risque d’isolement augmente et les situations de mise en danger du malade deviennent plus fréquentes. C’est souvent à ce stade qu’il faut envisager une solution d’accueil adaptée.
L’EHPAD : la structure la plus connue
Une prise en charge pluridisciplinaire
L’EHPAD, ou Établissement d’Hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes, reste aujourd’hui la solution la plus répandue pour accueillir les personnes âgées en perte d’autonomie. Cette structure est aussi recommandée pour les seniors atteints de la maladie d’Alzheimer. Elle offre un accompagnement complet, avec la présence d’un personnel soignant qualifié. Infirmiers, aides-soignants, médecins coordonnateurs, kinésithérapeutes : l’encadrement est adapté aux pathologies neurodégénératives.
Au-delà des soins, les résidents bénéficient de nombreuses activités thérapeutiques, comme de l’art-thérapie ou des séances de stimulation cognitive, qui permettent de stimuler les capacités restantes. Vous pouvez choisir votre établissement parmi une liste des Ehpad en fonction du secteur géographique, du niveau de prise en charge et de votre budget.
Des activités stimulantes et apaisantes pour les résidents
En EHPAD, proposer des activités à la fois stimulantes et apaisantes contribue au bien-être des résidents. Ateliers créatifs, jeux de mémoire, séances de musique ou de relaxation, zoothérapie, jardinage ou promenades, toutes ces activités permettent de maintenir les facultés cognitives tout en favorisant la détente. Adaptées aux envies et capacités de chacun, elles aident à préserver l’autonomie, rompre l’isolement et instaurer un climat serein au sein de l’établissement. Ainsi, les résidents trouvent chaque jour des occasions de s’épanouir, à leur rythme.
Des unités protégées spécialisées Alzheimer
Certains EHPAD disposent d’unités protégées Alzheimer. Ces espaces sont aménagés pour les personnes atteintes de troubles du comportement, qui présentent un fort risque de fugue. Ces unités de vie sont équipées de circuits de déambulation et de fermetures sécurisées. Pour les formes plus avancées ou les troubles du comportement sévères, certaines structures proposent un service avec un accompagnement encore plus spécifique : les Unités d’Hébergement Renforcé (UHR).
Les unités spécifiques Alzheimer ou UHR : un accompagnement renforcé
Dans le cadre d’un hébergement en EHPAD, certaines unités spécifiques offrent une prise en charge mieux adaptée aux patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou d’autres maladies entraînant une perte d’autonomie.
UVP : des Unités de Vie Protégée
Les UVP sont des espaces sécurisés au sein des EHPAD, spécialement conçus pour les personnes souffrant de troubles cognitifs modérés à avancés. Elles offrent un environnement apaisant, avec du personnel formé à la prise en charge des pathologies neurodégénératives, pour limiter les risques de fugue ou d’agitation. L’objectif est de maintenir le confort, la sécurité et la qualité de vie des patients tout en préservant leurs capacités.
UHR : des Unités d’Hébergement Renforcé
Les UHR accueillent des patients dont les troubles du comportement sont sévères et nécessitent une prise en charge renforcée. Ces unités sont dotées d’équipes pluridisciplinaires (soignants, psychologues, ergothérapeutes) et proposent un accompagnement à la fois médical, social et humain, dans un cadre sécurisé.
PASA : Pôles d’Activités et de Soins Adaptés
Les PASA s’adressent aux résidents d’EHPAD souffrant de troubles du comportement légers à modérés. En journée, ces personnes bénéficient d’activités adaptées (ateliers mémoire, cuisine, musique) animées par des professionnels formés. Le but est de stimuler les fonctions cognitives, maintenir l’estime de soi et favoriser les interactions sociales, tout en limitant les effets de la maladie.
Les accueils temporaires pour souffler
Vous avez réussi à mettre en place une organisation permettant à votre proche malade de rester chez lui mais vous craignez de le laisser seul durant votre absence ? Parfois, il n’est pas question de placement définitif, mais d’un besoin ponctuel : vacances, hospitalisation de l’aidant… Les accueils temporaires en EHPAD sont là pour ça. Ils permettent un hébergement de quelques jours à plusieurs semaines. C’est aussi l’occasion de tester la vie en structure pour le senior atteint d’Alzheimer et sa famille. Il peut également être hébergé dans une famille d’accueil agréée, avec un suivi médical partiel. C’est une solution plus rare à laquelle on ne pense pas toujours, mais qui est souvent bien vécue par le patient et ses aidants.
Maladie d’Alzheimer : quelles sont les aides disponibles pour financer un séjour en établissement ?
En France, plusieurs aides existent pour financer un séjour en établissement pour une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer.
- L’APA (Allocation personnalisée d’autonomie) couvre une partie des frais liés à la dépendance à domicile ou en établissement d’accueil.
- L’ASH (Aide sociale à l’hébergement) s’adresse aux personnes aux revenus modestes.
- Des aides au logement comme l’APL ou l’ALS peuvent aussi être attribuées selon le statut de l’EHPAD.
- Enfin, des réductions fiscales sont possibles, sous conditions.
L’attribution de ces aides dépend de critères spécifiques : ressources, niveau de perte d’autonomie, type d’établissement… Renseignez-vous auprès du point info seniors ou du CCAS de votre commune pour connaître les démarches à effectuer.
Il n’existe pas de solution universelle face à la maladie d’Alzheimer. Chaque situation est unique et implique de prendre en compte les souhaits de la personne malade et les capacités des aidants. EHPAD, UHR, accueils temporaires ou maintien à domicile : chaque option a ses avantages et contraintes. Pour prendre la meilleure décision, une aide au choix personnalisée réfléchie avec des professionnels est précieuse. Vous pourrez accompagner votre proche de manière bienveillante et sécurisante, quel que soit l’âge ou le stade de la maladie.
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