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Maladie de CROHN : Bientôt un test de diagnostic sanguin ?

Actualité publiée il y a 7 années 6 mois 4 semaines
JCC

Pour aider les patients atteints de la maladie de Crohn, il faudrait pouvoir développer un nouveau test de diagnostic précoce et précis, puis une thérapie adaptée. C’est presque chose faite avec les travaux de cette équipe du Biodesign Institute, Arizona State University qui identifient de nouveaux biomarqueurs sanguins chez les patients atteints par la maladie de Crohn. Une avancée considérable présentée dans le Journal of Crohn’s and Colitis (JCC).

La maladie de Crohn est la maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI) la plus courante, elle touche environ 4 à 5 personnes sur 100.000 chaque année et son incidence est en hausse. Un patient touché sur 5 devra être hospitalisé chaque année, et, dans certains cas « passer » par la chirurgie. Si l'inflammation est souvent un signe que le système immunitaire a été déclenché, la cause médicale de la maladie reste un mystère et sans aucune explication médicale simple. Ses symptômes sont handicapants pour tous les patients (diarrhée, fatigue, perte de poids…) et son apparition précoce chez les enfants peut causer des problèmes sévères supplémentaires comme un retard de croissance et/ou de puberté. Le diagnostic peut être très difficile et implique une imagerie médicale coûteuse (IRM, biopsies invasives ou diagnostic clinique complexe à partir des symptômes). Enfin, il existe un vrai besoin de nouveaux traitements, en particulier qui puissent cibler les « bons » microbes de l'intestin et prennent aussi en compte la réponse du microbiote.


« Les preuves s'accumulent pour suggérer que la réponse immunitaire dans la maladie de Crohn pourrait être le résultat d'altération du microbiote intestinal ou de l'exposition à des toxines nocives qui déclenchent des anticorps contre les protéines microbiennes et humaines. De nombreux biomarqueurs sanguins ont été découverts, mais actuellement les analyses sanguines disponibles ne sont pas adaptées à la pratique clinique car elles sont incapables de diagnostiquer avec précision la maladie ».

L'immunoprotéomique pour identifier les protéines en cause dans le déclenchement : les scientifiques et les gastroentérologues du Biodesign Biodesign Institute, Arizona State University se sont intéressés aux liens entre la réponse immunitaire contre les autoprotéines et la maladie de Crohn, et identifient plusieurs molécules, ou biomarqueurs uniques, présents chez les patients atteints de la maladie de Crohn. Pour cela, ils recourent à une nouvelle approche, l'immunoprotéomique, pour passer au crible tout le répertoire des protéines du système immunitaire dans le sang et identifier celles en cause dans le déclenchement de la maladie de Crohn. Ensuite, l'équipe a examiné le sérum de 48 patients atteints de la maladie et comparé leurs données vs celles de témoins sains. Ils parviennent ainsi à identifier plusieurs biomarqueurs candidats du système immunitaire, appelés autoanticorps, basés sur une sensibilité >15% chez les patients, puis valident chacun de ces biomarqueurs chez un ensemble indépendant de patients et de témoins. Enfin, ils sélectionnent les meilleurs biomarqueurs pour rendre le test sanguin aussi précis que possible.

Vers un test de routine ? les indicateurs biomarqueurs les plus forts concernent les anticorps de flagelline bactérienne, qui présentent la plus forte réactivité et la plus forte prévalence dans les analyses, une sensibilité de 46% et une spécificité de 95%. Un nouveau biomarqueur, l'anticorps contre SNRPB, est identifié comme jouant un rôle clé dans la production des protéines « responsables » et fait intéressant, cet anticorps a déjà été documenté chez les patients atteints de Lupus (antigène Smith).

Si ces anticorps reflètent le dérèglement de la réponse immunitaire dans l'intestin, il reste à mieux comprendre leur rôle fonctionnel, expliquent les auteurs. En particulier parce que les 2.000 protéines humaines testées dans l'étude ne représentent qu'une minuscule fraction des protéines humaines et microbiennes. L'idée n'est donc pas d'être exhaustif mais de constituer une combinaison de biomarqueurs qui constitue une signature suffisamment sensible et spécifique de la maladie.

14 February 2017 DOI: 10.1093/ecco-jcc/jjx019 Identification of antibody against SNRPB, small nuclear ribonucleoprotein-associated proteins B and B', as an autoantibody marker in Crohn's disease using an immunoproteomics approach (Visuel@Biodesign Institute, Arizona State University)

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