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MICROBIOME : Mais comment les microbes s’échappent du corps humain ?

Actualité publiée il y a 1 année 1 mois 3 semaines
Nature
Comment certaines communautés des microbiomes humains sont largement transmises entre humains, principalement via l'interaction sociale (Visuel Adobe Stock 416003441).

Comment les microbes du corps humain s’échappent-ils et se propagent-ils ? Cette étude internationale, dirigée par une équipe de l’Université de Trente (Italie), propose une photographie de la transmission des microbiomes humains et décrypte, dans la revue Nature, comment certaines communautés des microbiomes humains sont largement transmises entre humains, principalement via l'interaction sociale.

 

Le microbiome est un grand allié de notre santé. Il joue un rôle fondamental dans le fonctionnement des systèmes immunitaire et digestif, entre autres. Cependant, les connaissances sur la manière dont les bactéries et autres microbes qui composent le microbiome sont acquis et transmis entre individus restent limitées.

 

L’équipe de recherche composée de scientifiques de 18 instituts de recherche du monde entier, dirigée par Nicola Segata du Département de biologie cellulaire de l'Université de Trente mène cette étude internationale sur l'acquisition de bactéries associées à la santé. Il s'agit de l'étude la plus vaste à ce jour sur la transmission du microbiome humain. L’étude a regardé comment les bactéries sont transmises entre générations (transmission verticale), entre les personnes qui vivent en contact étroit comme les partenaires, les enfants ou les amis (transmission horizontale), via l’analyse de plus de 9.000 échantillons de selles et de salive de participants de 20 pays.

Le nombre de bactéries échangées est proportionnel à durée des interactions sociales

Parmi les principales conclusions :

 

  • la première transmission du microbiome intestinal se produit à la naissance et ce microbiome transmis à la naissance perdure sur une très longue durée : les bactéries du microbiome maternel peuvent encore être détectées chez les personnes âgées ;
  • alors que les nourrissons manquent de nombreuses espèces bactériennes courantes chez les adultes, les auteurs ont émis l'hypothèse que ces bactéries sont acquises plus tard dans la vie : leur analyse révèle que les adultes acquièrent ces « nouveaux » microbes par le biais d'interactions sociales, entre partenaires, membres d’un même foyer ou entre amis ;
  • le microbiome oral est transmis d'une manière radicalement différente du microbiome intestinal : les bactéries présentes dans la salive se transmettent plus fréquemment, mais surtout horizontalement. La transmission par la mère à la naissance est minime, mais plus les gens passent de temps ensemble, plus ils partagent de bactéries orales ;
  • certaines bactéries, notamment celles qui survivent mieux à l'extérieur de notre corps, se transmettent beaucoup plus souvent que d'autres. Certaines d'entre elles sont des microbes dont nous savons encore très peu de choses, certaines mêmes n'ont pas encore de nom et ne sont pas répertoriées.

 

En synthèse, ce suivi de la transmission de plus de 800 espèces bactériennes apporte des preuves d'un partage étendu du microbiome intestinal et oral, directement lié au type de relations et au mode de vie. L’étude précise ainsi les interactions sociales qui façonnent réellement la composition de nos microbiomes.

 

« À l'âge adulte, les sources de nos microbiomes sont principalement les personnes avec lesquelles nous sommes en contact étroit. Le nombre de bactéries échangées est à peu près proportionnel à durée des interactions. Dans de nombreux cas, cependant, les bactéries peuvent se propager même entre individus qui ont des interactions superficielles et occasionnelles ».

Les maladies non transmissibles seraient en fait transmissibles ?

La transmission du microbiome a des implications importantes pour notre santé puisque certaines maladies non transmissibles (telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète ou cancer) sont en partie liées à une composition altérée du microbiome. La démonstration que le microbiome humain est transmissible pourrait suggérer que certaines de ces maladies (actuellement considérées comme non transmissibles) pourraient, au moins dans une certaine mesure, être transmissibles.

 

Prochaine recherche, explorer la possibilité de réduire le risque avec des thérapies qui agissent sur le microbiome ou ses composants transmissibles.

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