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MICROBIOTE : Des aliments fermentés pour sa diversité

Actualité publiée il y a 2 années 8 mois 2 semaines
Cell
Un régime riche en aliments fermentés augmente la diversité du microbiome et réduit l'inflammation (Visuel Fotolia 42029419)

Un régime riche en aliments fermentés augmente la diversité du microbiome et réduit l'inflammation, conclut cette étude de nutritionnistes de l’Université de Stanford. On sait qu’un microbiote diversifié est associé à une meilleure santé et une faible diversité du microbiome a été liée au diabète et à l’obésité. Ces données, présentées dans la revue Cell, révèlent comment un simple changement de régime alimentaire, avec un apport suffisant d’aliments fermentés, peut remodeler de manière reproductible le microbiote intestinal chez des adultes en bonne santé.

 

Ce petit essai clinique est mené auprès de 36 adultes en bonne santé répartis au hasard à un régime de 10 semaines enrichi soit en aliments fermentés, soit en fibres. Les chercheurs se sont concentrés sur les fibres et les aliments fermentés en raison de précédentes études suggérant leurs bienfaits possibles pour la santé. Les régimes riches en fibres ont notamment été associés à des taux de mortalité plus faibles, la consommation d'aliments fermentés, au maintien du poids et à une réduction du risque de diabète, de cancer et de maladies cardiovasculaires.

Le régime alimentaire peut transformer l'état immunitaire

L’étude montre que les 2 régimes entraînent des effets différents sur le microbiome intestinal et le système immunitaire.

Aliments fermentés, microbiote diversifié et meilleure immunité : les chercheurs ont analysé des échantillons de sang et de selles prélevés au cours d'une période de 3 semaines avant le début de l’étude, au cours des 10 semaines d’intervention puis durant 4 semaines de reprise du régime alimentaire habituel.

 

  • La consommation d'aliments fermentés, comme le yaourt ou le fromage à pâte fermentée, ou encore des légumes fermentés entraîne une augmentation de la diversité microbienne globale, avec un effet dose-dépendant ou plus marqué avec des portions plus importantes. Ces apports contribuent également à réduire les marqueurs moléculaires d'inflammation : 4 types de cellules immunitaires sont moins activées, les niveaux de 19 protéines inflammatoires mesurés dans des échantillons de sang sont également réduits, dont l'interleukine 6, déjà associée à des affections comme la polyarthrite rhumatoïde, le diabète de type 2 et le stress chronique.

 

Le régime alimentaire peut transformer l'état immunitaire, commente le Dr Christopher Gardner, directeur de recherche en nutrition au Stanford Prevention Research Center. « Ce résultat est constaté chez l’ensemble des participants affectés au groupe « aliments fermentés ».

 

  • Une alimentation riche en fibres ne permet en revanche et chez aucun des participants, de réduire les niveaux des 19 protéines inflammatoires en question. Ce régime enrichi en légumineuses, graines, grains entiers, noix, légumes et fruits n’a pas non plus permis d’accroître la diversité du microbiote intestinal. « Nous nous attendions à ce que des apports en fibres aient un effet bénéfique plus marqué » commente Erica Sonnenburg, co-auteur et chercheur en microbiologie et en immunologie.

« Le seul apport en fibres sur une courte période n’est pas suffisant pour augmenter la diversité du microbiote ».

Une validation de principe sur l’impact d’aliments ciblés sur le microbiote et le risque de maladies inflammatoires chroniques, avec de nouvelles nuances : la consommation d'aliments fermentés induit des effets positifs sur la diversité du microbiome et les marqueurs inflammatoires mais les changements du microbiome au sein du groupe régime riche en fibres sur cette courte période restent relativement limités.

 

« Il est possible qu'une intervention plus longue ait permis au microbiote de s'adapter de manière plus évidente à l'augmentation de la consommation de fibres », soulignent les chercheurs qui prévoient de poursuivre la recherche chez la souris pour préciser les mécanismes moléculaires par lesquels les régimes alimentaires modifient le microbiome et réduisent les protéines inflammatoires.

 

« Il existe de nombreuses autres façons de cibler le microbiome avec des aliments et des suppléments, et nous espérons mieux cerner l'impact de différents régimes, probiotiques et prébiotiques sur le microbiome et la santé ».

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