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MICROBIOTE : Pourquoi il faut le réparer après un AVC

Actualité publiée il y a 1 année 4 mois 3 semaines
Brain Behavior and Immunity
Restaurer les parois de l'intestin à l'aide de cellules souches épithéliales pourrait aider à prévenir les troubles cognitifs après l’AVC (Visuel Adobe Stock 280430718)

C’est une nouvelle illustration flagrante de l’axe intestin – cerveau : la réparation de l'intestin peut « sauver » la fonction cérébrale après un accident vasculaire cérébral (AVC), révèlent ces recherches menées par des scientifiques de l'École de médecine de la Texas A&M University. Restaurer les parois de l'intestin à l'aide de cellules souches épithéliales pourrait aider à prévenir les troubles cognitifs après l’AVC.

 

Des données essentielles pour la récupération post-AVC, alors que l'AVC est l'une des principales causes de décès, de démence et d'invalidité grave à long terme. Selon l'American Heart Association, les patients victimes d'un AVC présentent aussi un plus grand risque de dépression, ce qui affecte négativement leur récupération fonctionnelle et cognitive. Deux tiers des patients victimes d'AVC développeront des troubles cognitifs, tandis qu'un tiers d’entre eux développeront une démence.

 

 Le seul médicament approuvé par l’Agence américaine pour le traitement des AVC, qui est un type d'activateur tissulaire recombinant du plasminogène, doit être administré au cours d’une fenêtre étroite après le début de l'AVC et son efficacité reste limitée.

Un lien crucial entre la perméabilité intestinale induite par l'AVC et les dommages cognitifs

L’étude, préclinique, regarde ici si la greffe de cellules souches épithéliales intestinales (IESC : intestinal epithelial stem cells) provenant de donneurs sains peut permettre de réparer la barrière intestinale après un AVC et améliorer la récupération. Les premiers résultats suggèrent que la greffe d'IESC réduit la mortalité induite par l’AVC, diminue le volume des tissus morts et des fuites intestinales et prévient les troubles cognitifs.

 

AVC : des effets immédiats sur le cerveau : si la recherche sur l'AVC se concentre légitimement sur le cerveau, l'intestin réagit tôt et rapidement à cet événement avec des changements qui peuvent précéder de nombreux événements inflammatoires associés à l'AVC. Ces changements dans l'intestin, qui comprennent une perméabilité accrue, entraînent probablement le passage de composés synthétisés dans l'intestin dans la circulation sanguine. Beaucoup de ces composés sont toxiques et susceptibles d'augmenter l'inflammation et d'exacerber les lésions cérébrales induites par l’AVC.

 

Des preuves dans la littérature : toute une série d'études démontre que les IESC réparent l'intestin et réduisent la perméabilité intestinale. Après un AVC, ces processus de réparation peuvent être essentiels à la préservation de la fonction cognitive. « Il est clair que l'axe intestin-cerveau est impliqué dans les dommages cognitifs post-AVC », explique l’auteur principal, le Dr Farida Sohrabji, chef du Service neurosciences et de thérapeutique expérimentale.

« La prise en compte de la santé intestinale sur le cerveau après un AVC peut permettre de réduire les dommages au cerveau ».

La preuve in vivo : ici, la greffe d’IESC de donneurs sains chez un modèle préclinique modèle d’AVC révèle que les IESC réparent l'architecture intestinale, réduisent la perméabilité intestinale, diminuent les taux sanguins de protéines et d'autres molécules toxiques pour les cellules cérébrales. La greffe d'IESC empêche également le développement de comportements dépressifs et de troubles cognitifs dans les semaines qui suivent l'AVC. Enfin, l'âge, jeune, du donneur semble un facteur essentiel au succès de la greffe.

 

L’étude préclinique met en évidence l'importance d'une intervention thérapeutique précoce après un AVC et suggère de futures recherches pour préciser le protocole de traitement. Cette recherche devrait ainsi faire progresser le développement de nouvelles thérapies qui ciblent et réparent l'épithélium intestinal afin d’atténuer l'incapacité post-AVC.

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