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MICROBIOTE : Toujours faim ? C’est peut-être un appel bactérien

Actualité publiée il y a 1 année 8 mois 1 semaine
PNAS
Et si c’était nos bactéries intestinales qui criaient famine ? (Visuel Adobe Stock 88830964)

Et si c’était nos bactéries intestinales qui criaient famine ? Cette étude de l’Université de Pittsburgh suggère ainsi que notre microbiote intestinal pourrait être directement responsable de nos envies de nourriture. La recherche, publiée dans les Actes de l’Académie des Sciences américaine (PNAS) suggère en effet que nos choix alimentaires ne nous appartiennent peut-être pas totalement et que les microbes, présents dans nos intestins, ont également leur mot à dire.

 

La recherche menée chez l’animal, démontre ainsi, pour la première fois que les microbes di microbiote intestinal conditionnent aussi les choix alimentaires de leur hôte, en produisant des substances qui induisent des envies de différents types d'aliments. C’est donc un nouveau rôle du microbiote intestinal, à l’insu de l’hôte, qui vient d’être identifié.

Nos envies de nourriture dépendent de nos communautés bactériennes

C’est la démonstration de cette étude, menée par le Dr Kevin Kohl, professeur de biologie à la Kenneth P. Dietrich School (Pittsburg). L’étude démontre que des animaux avec différentes compositions de communautés microbiennes intestinales optent pour des aliments et des régimes alimentaires différents. L’équipe a greffé chez 30 souris privées au départ de microbiote, un cocktail de micro-organismes provenant de 3 espèces de rongeurs sauvages ayant des régimes alimentaires naturels très différents. L’expérience révèle que :

 

  • chaque type de microbiote induit un régime alimentaire spécifique : les différents groupes de souris choisissent des aliments riches en différents nutriments, ce qui suggère que leur microbiome façonne leurs préférences alimentaires.

 

Le microbiome affecte donc le comportement alimentaire, dont les troubles de ce comportement (TCA) très probablement. Mais les chercheurs expliquent que ce n’est pas si surprenant, finalement : l’intestin et le cerveau sont en constante conversation -c’est l’un des aspects du fameux axe intestin – cerveau- , certains types de molécules jouant le rôle d'intermédiaires dans ce dialogue. Ces sous-produits de la digestion signalent des niveaux suffisants de certains nutriments et le besoin de d’autres types d’aliments. Les microbes de l'intestin produisent une partie de ces mêmes molécules, et délivrent aussi leur message, pour leur propre bénéfice.

 

L’exemple du tryptophane : les scientifiques donnent l’exemple du tryptophane, un acide aminé essentiel présent chez la dinde et également produit par les microbes intestinaux. Après un repas de dinde, le tryptophane en excès se transforme en sérotonine, qui signale la satiété après le repas. Ce signal induit ensuite la production de mélatonine qui apporte une somnolence. Dans cette expérience, les souris ayant différents microbiomes présentent également différents niveaux de tryptophane dans le sang, avant même qu'on leur donne la possibilité de choisir entre différents régimes. Les souris qui ont des niveaux plus élevés de tryptophane ont également plus de bactéries qui peuvent le produire dans leur intestin. « Le tryptophane produit par les microbes n'est qu'un des signaux d'un réseau complexe de communication chimique et il existe probablement des dizaines de signaux qui influencent le comportement alimentaire au quotidien. Cependant, cet exemple établit que

certains organismes peuvent en effet dicter ce que nous voulons manger ».

« Il se peut que ce que vous avez mangé la veille soit plus important que les microbes déjà présents dans le microbiote », relèvent les chercheurs, mais notre régime alimentaire constitue bien un nouveau comportement que les microbes peuvent modifier à notre insu.

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