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OBÉSITÉ : C'est la sensibilité du cerveau à l'insuline qui détermine l'adiposité

Actualité publiée il y a 3 années 12 mois 3 jours
Nature Communications
Les personnes ayant une sensibilité cérébrale élevée à l'insuline bénéficient beaucoup plus d'une intervention sur le mode de vie comportant un régime alimentation riche en fibres et la pratique de l’exercice

Si votre cerveau réagit de manière sensible à l’insuline, vous aurez tendance à perdre, plus facilement du poids, à réduire un excès de graisse abdominale malsaine et vous serez plus enclin à maintenir un poids de santé à long terme. C’est la conclusion de ces travaux du Centre allemand de recherche sur le diabète (DZD), publiés dans la revue Nature Communications, qui ouvrent une toute nouvelle voie de lutte contre l'adiposité viscérale.

 

Le site auquel en cas de surpoids, la graisse va s’accumuler et l’efficacité d’un régime de perte de poids dépend avant tout de la sensibilité du cerveau à l'insuline, nous explique ainsi cette étude allemande. Ainsi, la perte de poids sera plus difficile pour une personne dont le cerveau ne répond que légèrement ou pas du tout à l'insuline. A terme, cette même personne va gagner en graisse viscérale.

Les effets de l’adiposité dépendent de l’endroit où la graisse est stockée

  • L’adiposité viscérale : si la graisse s'accumule dans l'abdomen, la graisse viscérale libère de nombreux neurotransmetteurs qui affectent la pression artérielle, influencent la production de l’insuline et peuvent provoquer une inflammation. Cela augmente le risque de diabète, de maladies cardiovasculaires et de certains types de cancer.
  • La graisse sous-cutanée qui s'accumule sur les fesses, les cuisses et les hanches n'a pas d'effets négatifs sur la santé.

 

La réponse cérébrale à l’insuline détermine le type d’adiposité : on ignore pourquoi le stockage des graisses ne se produit pas toujours au même endroit chez tous les individus. Les études de l’équipe suggèrent que la réponse cérébrale à l'insuline pourrait jouer un rôle important : en effet, les chercheurs allemands montrent que les personnes ayant une sensibilité cérébrale élevée à l'insuline bénéficient beaucoup plus d'une intervention sur le mode de vie comportant un régime alimentation riche en fibres et la pratique de l’exercice. L’étude montre qu’après une telle intervention, ces personnes perdent plus de poids mais retrouvent également une distribution de graisses plus saine.

 

Quel mécanisme ? Mais comment la sensibilité à l'insuline affecte-t-elle la distribution de la graisse corporelle ainsi que le poids à long terme? Les chercheurs ont analysé les données de suivi de 15 participants sur une période de 9 ans, durant laquelle la sensibilité à l'insuline dans le cerveau a été déterminée par magnétoencéphalographie avant le début d'une intervention de 24 mois sur le mode de vie. Ce suivi montre que l'action de l'insuline dans le cerveau détermine non seulement le poids corporel, mais également la répartition des graisses dans le corps.

 

Une réponse et des effets durables : même des années après la fin de l'intervention sur le mode de vie, ces participants n’ont récupéré qu'une toute petite quantité de graisse, explique l’auteur principal, le Pr Martin Heni de l'Hôpital de Tübingen. En revanche, les personnes présentant une résistance à l'insuline cérébrale n’ont bénéficié que d’une perte de poids modeste puis ont vite repris du poids et « de » la graisse viscérale.

 

L’action de l'insuline dans l'hypothalamus est cruciale pour la régulation du métabolisme énergétique : l’analyse des données d’une cohorte de 112 participants montre ainsi que ceux ayant une sensibilité élevée à l'insuline dans l'hypothalamus fabriquent peu de graisse viscérale. En revanche, la sensibilité à l'insuline n'a aucune influence sur la masse de graisse sous-cutanée.

Cette étude révèle ainsi un nouveau mécanisme clé qui régule la distribution des graisses chez l'Homme. « La sensibilité et la réponse du cerveau déterminent où les graisses vont s’accumuler » concluent les chercheurs. Des résultats non sans implications car la graisse viscérale joue un rôle dans le développement du diabète de type 2, mais augmente également le risque de maladies cardiovasculaires et de cancer.

 

Les chercheurs allemands travaillent déjà au développement de nouvelles thérapies permettant d’inhiber la résistance à l'insuline dans le cerveau et obtenir ainsi un effet bénéfique sur la distribution des graisses corporelles.

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