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MICROPLASTIQUES, APOE4 et DÉMENCE : Un lien presque inévitable ?

Actualité publiée il y a 1 mois 2 semaines 3 jours
Environmental Research Communications
L'étude réaffirme ainsi l’influence des facteurs environnementaux et de ces expositions aux microplastiques sur la santé cérébrale et cognitive, en particulier pour certains profils génétiques (Visuel Adobe Stock 1587495893)

Cette équipe de neuroscientifiques de l’University of Rhode Island (URI) établit un lien entre l'exposition aux microplastiques et la maladie d'Alzheimer, en particulier chez les porteurs du gène de prédisposition APOE4. La démonstration effectuée chez la souris et à paraître dans la revue Environmental Research Communications, réaffirme ainsi l’influence des facteurs environnementaux et de ces expositions aux microplastiques sur la santé cérébrale et cognitive, en particulier pour certains profils génétiques.

 

Les microplastiques et les nanoplastiques, présents dans l'environnement, pénètrent régulièrement dans le corps humain par l'eau, les aliments et même l'air que nous respirons. Ces particules de plastique s'infiltrent dans tous les systèmes du corps, y compris le cerveau, où elles peuvent s'accumuler et déclencher des démences de type Alzheimer. La même équipe avait décrypté comment les microplastiques peuvent s'infiltrer dans l'organisme, y compris à travers la barrière hémato-encéphalique, qui protège le cerveau de substances nocives aussi petites que les virus et les bactéries.

 

L’auteur principal, Jaime Ross, professeur de pharmacie à l'URI a cherché à déterminer les impacts des toxines plastiques sur la santé cérébrale. Les résultats indiquent que l'accumulation de micro- et nanoplastiques dans le cerveau peut bien entraîner le déclin cognitif, voire la maladie d'Alzheimer, en particulier chez les personnes présentant des facteurs de risque génétiques.

Un lien entre l'exposition aux microplastiques + APOE4 et la maladie d'Alzheimer

L’étude examine des souris génétiquement modifiées pour porter le gène APOE4, un indicateur fort du risque de maladie d'Alzheimer, qui multiplie par 3,5 le risque de développer la maladie vs les porteurs de la variante APOE3 du gène.

 

« Chez ces souris, comme chez les humains, rien ne garantit, avec APOE4 des changements cognitifs. Des jumeaux identiques pourraient être porteurs du gène APOE4, l'un en parfaite santé cognitive, tandis que l'autre développe la maladie d'Alzheimer. Cela suggère un impact du mode de vie et l'environnement ».

 

Les chercheurs ont donc pris en compte les facteurs modifiables liés à la maladie d'Alzheimer : l'alimentation, l'exercice physique, les vitamines et donc ces toxines environnementales comme les microplastiques.

La question posée était :

« quel impact des microplastiques lorsqu’on est porteur du gène APOE4 ? »

2 groupes de souris – l'un porteur du variant APOE4 et l'autre porteur du gène APOE3 –ont donc étée xposés à des micro- et nanoplastiques présents dans leur eau potable pendant 3 semaines. L’expérience montre que :

 

  • les minuscules particules ont bien infiltré les organes de ces modèles, y compris le cerveau ;
  • après cette exposition aux microplastiques, les souris APOE4, en particulier les mâles, obtiennent de moins bons résultats au test du labyrinthe suggérant un effet délétère de cette exposition sur leurs capacités visuo-spatiales ;
  • exposées dans une chambre ouverte contenant 2 objets distincts, retirées puis réintroduites plus tard, les souris femelles APOE4 exposées aux microplastiques mettent plus de temps à reconnaître les nouveaux objets, voire ne les reconnaissent pas du tout, ce qui est le signe d’une perte de mémoire.

 

Les chercheurs ajoutent : « chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer, les hommes ont tendance à présenter une apathie ; les femmes, une perte de mémoire. Ces mêmes changements sont observés chez la souris APOE4 exposées aux micro et aux nanoplastiques ».

 

Des recherches plus approfondies doivent être poursuivies sur le déclin cognitif causé par l'exposition aux micro et nanoplastiques, qui comptent parmi les toxines environnementales auxquelles les humains sont le plus fortement exposés.

 

Dans l’attente de nouvelles données, les auteurs appellent à durcir la réglementation sur ces toxines, soit les microplastiques présents dans les aliments et dans l'eau et en se concentrant plus particulièrement sur les vulnérabilités des enfants, des systèmes endocrinien et reproducteur, ainsi que sur les liens avec le cancer et les maladies chroniques.


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