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NARCOLEPSIE : Le résultat d'un métabolisme anormal des acides gras ?

Actualité publiée il y a 1 année 5 mois 3 jours
Sleep
Il existe bien un lien moléculaire entre la narcolepsie et d’autres formes d’hypersomnie et un métabolisme anormal des acides gras (Visuel Adobe Stock 339960894)

Un lien épidémiologique a déjà été documenté entre la narcolepsie et l’obésité, en d’autres termes, les personnes qui souffrent de narcolepsie présentent un risque plus élevé d'obésité. Cette équipe du Tokyo Metropolitan Institute of Medical Science identifie, pour la première fois, un lien moléculaire entre la narcolepsie et d’autres formes d’hypersomnie, et un métabolisme anormal des acides gras. Ces conclusions, présentées dans la revue Sleep, ouvrent de nouvelles voies diagnostiques et thérapeutiques.

 

La narcolepsie de type 1 (ou narcolepsie avec cataplexie) est un trouble chronique du sommeil caractérisé par une somnolence diurne excessive, une cataplexie (perte subite de tonus musculaire), des hallucinations hypnagogiques (qui surviennent lors de l’endormissement), une paralysie du sommeil et des anomalies du sommeil paradoxal.

 

L'étude : l’équipe japonaise reprend ici pour base, les résultats d’une précédente étude pangénomique, ayant révélé qu'une variante génétique (rs5770917) située dans le gène de la carnitine palmitoyltransférase 1B (CPT1B) était associée non seulement à la narcolepsie, mais aussi à d'autres formes d’hypersomnie. Or CPT1B est une enzyme qui limite la vitesse de l’oxydation des acides gras à longue chaîne, des acides transportés dans les mitochondries par la navette « carnitine ». Les chercheurs, par analyse du transcriptome basée sur le séquençage de l'ARN, constatent qu'un métabolisme anormal des acides gras est impliqué dans la physiopathologie de la narcolepsie et d’autres hypersomnies.

 

L’équipe a mesuré les niveaux d'acylcarnitines chez 57 patients atteints de narcolepsie, chez 51 autres patients souffrant d'hypersomnie et chez 61 participants témoins en bonne santé. L’analyse confirme :

 

  • des niveaux plus faibles de plusieurs acylcarnitines dans le groupe des patients atteints de narcolepsie et d’hypersomnie ;
  • une activité plus faible de l’enzyme CPT1 qui apparaît donc à la fois comme un facteur de risque indépendant pour les deux types de troubles du sommeil, mais aussi comme une cible possible pour de futurs traitements ;
  • il existe une interaction entre l'IMC et la variante de risque,

les patients narcoleptiques non obèses sans l'allèle de risque conservant une activité de CPT1 plus élevée. Les niveaux d'expression de CPT1B sont régulés à la baisse par le facteur génétique associé à la narcolepsie.

 

Il s'agit du premier rapport d’association entre les niveaux d'acylcarnitines à longue chaîne et l'activité CPT1 dans la narcolepsie et autres hypersomnies, soutenant également, dans ces conditions, une diminution du métabolisme des acides gras à longue chaîne.

 

Pris ensemble, ces données suggèrent qu’un métabolisme anormal des acides gras sous-tend la physiopathologie des troubles du sommeil. Enfin, CPT1 pourrait être un biomarqueur diagnostique possible pour le dépistage de ces troubles du sommeil.

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