NUTRITION : Vitale dans la récupération après une chirurgie cardiaque
De plus en plus documentée comme facteur de bonne santé mais aussi de risque de maladie chronique, la nutrition peut être, tout comme la reprise progressive d'un exercice adapté, un élément déterminant du rétablissement du patient post-chirurgie cardiaque. C’est la démonstration de ces chirurgiens cardiaques de l'Université d'État de Saint-Pétersbourg (SPSU), menée auprès de patients opérés en raison d’une cardiopathie valvulaire.
Les nutriments sont les composants structurels des aliments dont le corps a besoin pour fonctionner correctement. Ils sont divisés en macronutriments (protéines, graisses, glucides) et en micronutriments (vitamines, provitamines, divers minéraux, etc.). Leur pénurie est appelée carence nutritionnelle.
Jusque-là, si la médecine et la recherche ont étudié le rôle de la nutrition en oncologie, en pédiatrie, ou en gastro-entérologie, peu d'attention a été accordée aux effets de carences nutritionnelles chez les patients ayant subi une chirurgie cardiaque.
S’intéresser de plus près à la cachexie cardiaque
L’équipe russe a donc lancé en 2011 une étude permettant de préciser la prévalence de la carence nutritionnelle chez les personnes ayant subi une chirurgie cardiaque. L’auteur principal, le Dr Sergey Efremov, anesthésiste-réanimateur, responsable de la recherche et des technologies médicales à l’Université de Saint-Pétersbourg s’intéresse depuis de longues années à la cachexie cardiaque. La maladie est caractérisée par une émaciation extrême du corps chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque sévère. Ses causes peuvent être multiples, allant d’un trop faible débit cardiaque à la prise de médicaments qui suppriment l'appétit. Les symptômes de la cachexie cardiaque comprennent une faiblesse et une perte de poids rapide, même si,
le plus souvent, les patients avec un tel diagnostic ne semblent pas mourir de faim.
L’étude suit ainsi 1.000 participants ayant subi une chirurgie cardiaque, qui, lors de leur admission à la clinique, ont renseigné par questionnaire, leur régime alimentaire et leur nutritionnel, soit un ensemble d'indicateurs caractérisant notamment le rapport masse musculaire et masse graisseuse. Une, 3 et 8 ans après la chirurgie, les participants ont été interrogés sur leur état de santé.
L'état nutritionnel du patient a une valeur pronostique : l’état nutritionnel du patient permet d'identifier le taux de complications postopératoires :
- plus le degré de carence nutritionnelle est élevé, plus le risque de pronostic négatif est élevé ;
- les patients atteints de cardiopathie valvulaire apparaissent ici les plus vulnérables à ce risque lié à au statut nutritionnel ;
Il n’existe à ce jour aucun protocole nutritionnel adapté aux patients ayant subi une chirurgie cardiaque, ou même atteints de pathologie cardiovasculaire. L’équipe développe donc une échelle MUST (Malnutrition Universal Screening Tool), qui peut être d'une aide précieuse dans la surveillance clinique de ce groupe de patients.
L’objectif est d'étudier l'efficacité de différentes formules nutritionnelles cliniques en chirurgie cardiaque et de développer des protocoles en nutrition, adaptés aux différents groupes de patients cardiaques.
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