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OBÉSITÉ : Elle nuit aussi à la fertilité

Actualité publiée il y a 1 mois 6 jours 8 heures
Journal of Neuroscience
L'étude décrypte les changements cérébraux liés à l’obésité et révèle comment ces changements cérébraux liés à l'obésité obèrent la fonction de reproduction (Visuel Adobe Stock 242228542)

Cette équipe de neuroscientifiques l’Université de Californie – Riverside décrypte les changements cérébraux liés à l’obésité et révèle comment ces changements cérébraux liés à l'obésité obèrent la fonction de reproduction. Si l'obésité est déjà connue pour entraîner une baisse du taux de testostérone chez les hommes, ce qui a un impact sur la masse musculaire et la cognition, cette étude, publiée dans le Journal of Neuroscience décrypte maintenant des effets comparables sur la fonction reproductive féminine.

 

L'obésité est LA priorité de santé publique et environ 2 adultes sur 5 en souffrent, dans les pays riches. L’obésité est connue pour causer des comorbidités chroniques, comme les maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2, ses effets sur la reproduction restent moins documentés. Pourtant, actuellement, 1 couple sur 5 a besoin d’une technologie de procréation médicalement assistée (PMA) pour avoir un enfant. Il est donc crucial de mieux comprendre les effets de l’obésité sur la reproduction.

 

La manière dont l’obésité produit ces dysfonctionnements, en plus des maladies cardiovasculaires et le diabète de type 2, reste en effet mal comprise.

 

L’étude menée sur des souris modèles d’obésité, nourries avec un régime riche en graisses, décrypte ces changements chroniques dans le cerveau : ainsi,

 

  • le cerveau des souris obèses présente une réduction des connexions entre les neurones et une réduction du nombre de récepteurs qui informent normalement le cerveau qu’il y a suffisamment d’énergie disponible et qu’il doit cesser de manger ;
  • les souris obèses présentent également un taux de testostérone plus faible dans le sang et un nombre réduit de spermatozoïdes.

 

L’auteur principal, le Dr Djurdjica Coss, professeur de biomédecine à l’UC Riverside explique que « la fonction reproductrice est régulée par l'axe hypothalamus-hypophyso-gonadique, une boucle de rétroaction qui régule la reproduction et le développement sexués. L'hypothalamus est une zone complexe du cerveau qui régule la prise alimentaire, la température, la soif et la reproduction. Il contient des neurones qui régulent la synthèse et la sécrétion d'hormones de l'hypophyse située à la base du cerveau, qui régulent ensuite la synthèse de testostérone et la production de spermatozoïdes dans les testicules chez les hommes -ainsi que la production d'œstrogènes et l'ovulation chez les femmes- ".

 

  • En cas d’obésité, ces neurones de l'hypothalamus ne fonctionnent pas correctement, ce qui entraîne une baisse des niveaux d'hormones de l'hypophyse et une baisse de la production de testostérone et de spermatozoïdes ;
  • En effet, les neurones qui régulent la prise alimentaire et la dépense énergétique interagissent avec les neurones qui régulent la reproduction pour coordonner leurs fonctions, puisque la reproduction est un processus exigeant en énergie ;
  • le principal site de ces effets de l'obésité est le cerveau,

  • plutôt que les testicules ou l'hypophyse et le principal effet de l’obésité en matière de reproduction est cette perturbation du fonctionnement normal des neurones spécifiques qui régulent la reproduction.

 

Or, ces mêmes mécanismes cérébraux identifiés chez la souris existent à l’identique chez l'Homme.

 

« Nous avons les mêmes neurones qui régulent la reproduction et la prise alimentaire, et les mêmes hormones dans l'hypophyse qui régulent la fonction testiculaire chez les hommes, comme la synthèse de testostérone et la production de spermatozoïdes ».

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Les scientifiques ont même compté le nombre de synapses dans les neurones qui régulent la reproduction dans le cerveau et ont identifié une réduction du nombre de connexions synaptiques chez les souris modèles d’obésité.

 

Il restera également à vérifier si ces changements sont transmis à la progéniture…

 

Inverser ces changements ? La question se pose en effet de l’efficacité du retour à un régime alimentaire équilibré et à un poids de santé, à rétablir une fonction normale de la reproduction. « Nous espérons montrer qu’après un certain temps et après une perte de poids, le cerveau est capable de réinitialiser la consommation alimentaire du corps, ce qui aiderait les personnes qui luttent à la fois pour perdre du poids et pour concevoir ».


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