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OBÉSITÉ : La protéine naturelle qui pourrait éliminer un tiers de la masse grasse

Actualité publiée il y a 5 années 2 mois 1 semaine
Scientific Reports
C'est l’effet surprenant d’une protéine, étudiée au départ pour son rôle dans le cancer mais qui s’avère aussi être un puissant régulateur du métabolisme.

L'obésité, qui touche plus de 650 millions de personnes dans le monde, est le principal facteur ou moteur de syndrome métabolique, notamment de troubles tels que la résistance à l'insuline, l'intolérance au glucose, l'hypertension et l’élévation du taux de lipides dans le sang. Cette étude du Centre médical universitaire de Georgetown (Washington) révèle, à ce stade chez la souris, l’effet surprenant d’une protéine, étudiée au départ pour son rôle dans le cancer mais qui s’avère aussi être un puissant régulateur du métabolisme. L’étude, présentée dans les Scientific Reports montre en particulier que l’expression forcée de cette protéine chez la souris obèse entraîne une réduction remarquable de sa masse grasse, en dépit ici d’une prédisposition génétiquement programmée à manger tout le temps. Une piste donc très prometteuse et à suivre pour lutter contre l’obésité et ses comorbidités.

 

Il s’agit précisément de la protéine FGFBP3 (ou BP3), une cible en puissance pour développer un nouveau traitement visant à inverser les troubles associés au syndrome métabolique, tels que le diabète de type 2 et la stéatose hépatique. Et comme BP3 est une protéine naturelle et non une molécule artificielle, les essais cliniques sur la BP3 humaine recombinante pourraient commencer après une dernière série d’études précliniques. « Nous constatons que 8 prises de BP3 sur 18 jours suffisent à réduire d'un tiers le volume de graisse chez les souris obèses », résume l’auteur principal, le Dr Anton Wellstein, professeur d'oncologie et de pharmacologie au Georgetown Lombardi Comprehensive Cancer Center.

 

Réduction de la masse grasse mais pas seulement …Les traitements ont également permis de réduire un certain nombre de troubles liés à l'obésité chez les souris, tels que l'hyperglycémie, d'éliminer la graisse du « foie gras » et le tout sans effet secondaire.

 

BP3 appartient à la famille des protéines liant le facteur de croissance des fibroblastes (FGF : fibroblast growth factor). Les FGF sont présents dans des organismes allant des vers à l'homme et sont impliqués dans un large éventail de processus biologiques, tels que la régulation de la croissance cellulaire, la cicatrisation des plaies et la réponse aux blessures. Certains FGF agissent comme des hormones. Les protéines BP1, 2 et 3 sont des protéines "chaperones" qui s'accrochent aux protéines FGF et renforcent leurs activités dans l'organisme. Ce n'est que récemment que les scientifiques se sont tournés vers BP3 pour mieux comprendre son rôle : il s’avère que cette protéine chaperone se lie à trois protéines FGF (19, 21 et 23) impliquées dans le contrôle du métabolisme. La signalisation FGF19 et FGF 21 régule le stockage et l'utilisation des glucides (sucres) et des lipides (graisses). FGF23 contrôle le métabolisme du phosphate.

 

BP3 joue ainsi un rôle clé dans le contrôle du métabolisme : ainsi en cas d’absence ou de déficience de BP3, les effets de FGF19 et FGF21 sont accrus avec l'augmentation de leur signalisation. BP3 est donc un puissant moteur du métabolisme des glucides et des lipides. Avec BP3 et un métabolisme accéléré, le sucre dans le sang et la graisse transformée dans le foie sont utilisés pour produire de l'énergie et ne sont pas stockés. Les stocks de graisse sont également exploités. S’en suit une réduction de la masse grasse.

 

Certes des recherches supplémentaires seront nécessaires avant que la protéine BP3 puisse être envisagée comme traitement humain du syndrome métabolique, concluent les chercheurs, mais la voie est prometteuse.

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