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OBÉSITÉ : Perte de poids, quel effet sur la fertilité ?

Actualité publiée il y a 2 années 2 mois 2 semaines
PLoS Medicine
La perte de poids avant un traitement de la fertilité n’augmente pas « forcément » les naissances chez les femmes souffrant d’obésité (Visuel Adobe Stock 159095801)

Les professionnels de santé encouragent souvent les femmes obèses à perdre du poids avant d'essayer de concevoir ou de commencer un traitement contre l'infertilité. Pourtant, la perte de poids avant un traitement de la fertilité n’augmente pas « forcément » les naissances chez les femmes souffrant d’obésité, conclut cette équipe du Penn State College of Medicine, dans la revue PloS Medicine.

 

On estime que 40% des femmes américaines âgées de 20 à 40 ans souffrent d'obésité et on sait que l’obésité réduit les chances de grossesse et favorise le risque de complications. C’est pourquoi les femmes souffrant d’obésité reçoivent des conseils pour perdre du poids avant la conception afin d'augmenter leurs chances d'avoir un bébé en bonne santé. Le Dr Richard Legro, professeur et directeur du Département d'obstétrique et de gynécologie du Penn State Health Milton S. Hershey Medical Center et son équipe, montrent, avec cette étude multicentrique soutenue par les National Institutes of Health (NIH) que la perte de poids ciblée n’accroît pas l’efficacité des traitements de fertilité (stimulation ovarienne et insémination intra-utérine (IA)).

Trop peu de preuves pour recommander une perte de poids avant la conception chez les femmes souffrant d'obésité et d'infertilité

L’étude a suivi plus de 300 femmes souffrant d'obésité et d'infertilité inexpliquée pour évaluer si une perte de poids ciblée avant les traitements permettrait d’augmenter leur probabilité d'accoucher d'un bébé en bonne santé. Les participantes présentaient un indice de masse corporelle (IMC) supérieur ou égal à 30 kg/m2, une ovulation régulière mais au moins un an d'infertilité inexpliquée. Les femmes atteintes d'anovulation, où un ovule ne se libère pas de l'ovaire pendant le cycle menstruel, et du syndrome des ovaires polykystiques, où les femmes ayant des cycles menstruels peu fréquents ou irréguliers n’ont pas été incluses dans l’étude.

Les participantes ont été réparties en deux groupes. Un groupe a suivi un protocole d'activité physique accrue et de perte de poids ciblée à l’aide de substituts de repas et de médicaments, l'autre groupe a augmenté la pratique de l’activité physique sans objectif particulier de perte de poids. Les participantes du groupe de perte de poids qui ont perdu en moyenne 7 % de leur poids corporel. Les participantes ont suivi ces programmes pendant une période de 16 semaines avant de commencer 3 cycles de traitement de l'infertilité (stimulation ovarienne puis IA).

 

  • Les chercheurs n’identifient aucune différence significative dans le nombre de grossesses et de naissances en bonne santé entre les 2 groupes ;
  • ces résultats s'ajoutent à un nombre croissant de preuves que les naissances en bonne santé ne sont pas plus susceptibles de se produire chez les femmes obèses qui perdent du poids avant de commencer un traitement de l'infertilité.

 

Les auteurs appellent à revoir les normes de soins cliniques actuelles : « il n'y a tout simplement pas suffisamment de preuves pour recommander une perte de poids avant la conception chez les femmes souffrant d'obésité et d'infertilité inexpliquée ». Cependant, ils ajoutent que, bien entendu, "il y a d'autres avantages pour la santé à perdre du poids lorsque l’on souffre d’obésité".

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