OBÉSITÉ : Une mutation dans le gène de la leptine peut aussi l’expliquer

Ces chercheurs du Texas Biomed viennent de découvrir une nouvelle mutation dans le gène de la leptine, l’hormone de la satiété. Cause d’un déséquilibre, cette mutation du gène de la leptine pourrait déclencher une obésité. Au-delà, ces travaux, présentés dans la revue Genes, contribuent à expliquer pourquoi certaines personnes développent un excès de graisse corporelle, en dépit d'un poids de santé et d'un mode de vie sain.
La leptine (visuel ci-contre), l'hormone de satiété produite par les cellules adipeuses, aide à réguler l'équilibre énergétique en inhibant la faim. Son action s’oppose à celle de l'hormone ghréline, l'hormone de la faim.

Face à la globésité (« globesity »), le nom donné à cette épidémie mondiale d’obésité
l’équipe du Texas s’est concentrée sur les causes génétiques possibles et a découvert cette nouvelle mutation du gène régulant l'hormone leptine de suppression de la faim. Cette nouvelle mutation semble expliquer pourquoi certaines personnes développent un excès de graisse corporelle, même avec un poids normal. « En recherchant les processus en jeu lorsque les gènes ne codent pas correctement pour la production de leptine, nous nous rapprochons de réponses qui pourraient aider des millions de personnes atteintes de troubles métaboliques ».
La leptine, le coupe-faim naturel : la protéine leptine, découverte en 2000, s’avère en effet absente chez des rats en surpoids. Les humains ont également besoin de ces niveaux adéquats de la leptine pour informer le cerveau que leur taux de graisse corporelle est suffisant et qu'ils n'ont pas besoin de continuer à s’alimenter. En d'autres termes, la leptine signale aux mammifères qu’ils doivent s'arrêter de manger. La leptine est une protéine produite par les cellules adipeuses, qui atteint le cerveau via la circulation sanguine, où l'hormone est reliée à un récepteur de la leptine dans l'hypothalamus pour signaler au corps qu'il y a suffisamment de graisse et qu'il n’a plus besoin de nourriture. En d'autres termes, l’hormone supprime la faim.
Une déficience congénitale en leptine est une maladie génétique récessive associée à une obésité sévère précoce. Les chercheurs décrivent le cas de deux sœurs colombiennes qui ont commencé leur vie comme des bébés de poids normal, mais qui ont rapidement souffert d'obésité sévère dès l'enfance. Les scientifiques ont découvert que ces 2 femmes, aujourd’hui âgées de 20 ans, présentent une mutation du gène de la leptine sur le chromosome 7. Les taux de leptine de ces 2 sœurs sont si faibles, qu’ils se situent en-deçà de la limite de détection du test. La mutation du gène a induit un pliage anormal de la protéine leptine, la rendant inefficace. L’objectif est de trouver un moyen pour lutter contre les carences en leptine à grande échelle : ici, ces 2 patientes reçoivent, par injection, un traitement très coûteux à base de Métreleptine, un analogue synthétique de la leptine qui peut entraîner des effets indésirables sévères.
Globalement, cette étude de cas permet de mieux appréhender le rôle clé joué par la leptine dans l’obésité et engage au développement de nouveaux analogues qui pourraient favoriser la satiété et réduire la prise alimentaire, y compris chez des patients exempts de cette mutation génétique.
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