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OPIOÏDES : La réalité virtuelle pour briser la dépendance

Actualité publiée il y a 4 années 9 mois 3 semaines
ACNP
68% des overdoses, aux Etats-Unis, sont liées aux opioïdes

68% des overdoses, aux Etats-Unis, sont liées aux opioïdes et l’on estime que 10 millions d'Américains âgés de 12 ans et plus, ont abusé des opioïdes en 2018. Cette étude d’une équipe de neuroscientifiques de la Washington University (St Louis) suggère qu’une thérapie par réalité virtuelle pourrait contribuer à briser le cycle de la dépendance. Aux opioïdes, mais de la même manière, quelle que soit la substance. Les résultats présentés lors de la 58e réunion annuelle de l'American College of Neuropsychopharmacology (ACNP) à Orlando montrent qu’il est possible de repérer les circuits neuronaux en cause et de les cibler pour stopper le cycle du désir et de la rechute.

 

En fait, les chercheurs partent du fait bien connu que les souvenirs associés à la consommation de drogues, comme l’environnement de consommation ou les personnes présentes, peuvent déclencher l'envie et la rechute. Les chercheurs ont donc utilisé la réalité virtuelle pour étudier, chez des souris, comment ces souvenirs néfastes sont consolidés.

Briser le cycle du désir et de la rechute en supprimant l’association souvenirs/consommation

Les souris ont été plongées, par la vidéo, dans une réalité virtuelle immersive qui leur a appris à associer une pièce spécifique à la morphine. Les souris ont donc formé des souvenirs de cet environnement, associés à leur consommation de morphine, et qui une fois rappelés par réalité virtuelle, déclenchaient un comportement de craving ou recherche de morphine.

 

Une signature cérébrale des stimuli de consommation : certaines cellules du cerveau appelées « place cells » présentes dans l'hippocampe et responsables du codage de la position dans l'espace deviennent alors actives en cas d’immersion virtuel dans un environnement, mais de manière différente, lorsque l’environnement est associé, ou pas, à la consommation de morphine. Ainsi, lors de ces expériences, les chercheurs constatent une diminution surprenante de l’activité globale des place cells lorsque les souris cherchent de la morphine dans la pièce "appariée" à sa consommation, et les place cells qui restent activées dans ce cas de figure apparaissent bien spécifiques : dans ce cas, le schéma d’activité de ces cellules est lui-aussi caractéristique. Ce schéma d’activité constitue ainsi une forme de signature de l’association entre des souvenirs « stimuli » et la consommation de substance.

 

Des mécanismes neuronaux spécifiques sont bien impliqués dans la consommation de drogues, et il semble donc possible de les identifier et de les cibler. Parvenir à briser l’association entre ces souvenirs et la consommation de substance, permettrait de réduire le craving et de limiter le risque de rechute.


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