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PARKINSON : Le microbiome buccal et intestinal marqueur de la maladie

Actualité publiée il y a 7 heures 54 min 42 sec
Gut Microbes
Les bactéries buccales et intestinales constituent des marqueurs précis de l’évolution cérébrale de la maladie de Parkinson (Visuel Adobe Stock 341444393)

Les bactéries buccales et intestinales constituent des marqueurs précis de l’évolution cérébrale de la maladie de Parkinson, conclut cette équipe de neuroscientifiques du King's College London. L’étude, publiée dans la revue Gut Microbes, décrypte et décrit ce lien entre les bactéries buccales et intestinales, et la progression du déclin cognitif dans la maladie.

 

En d’autres termes, l’analyse de ces microbiomes pourrait permettre un diagnostic de l’évolution de la maladie de Parkinson, marquant ainsi, et de manière non invasive, le passage de légers troubles de la mémoire à la démence, un symptôme courant et pénible de la maladie.

 

Ces modifications du microbiome pourraient aussi servir de signes avant-coureurs et donc de marqueurs de risque de la maladie de Parkinson, aidant les médecins à la détecter et à la traiter avant que les symptômes n’apparaissent ou ne s'aggravent.

 

Toujours cet axe intestin-cerveau : l’auteur principal, le Dr Saeed Shoaie, chef du laboratoire de biologie quantitative des systèmes du King’s College, précise : « Les communautés bactériennes intestinales et buccales humaines sont de plus en plus liées, au fil des études, aux maladies neurodégénératives. Des perturbations de l’axe intestin-cerveau pourraient déclencher une inflammation et des réponses immunitaires contribuant aux lésions neuronales. Une bactérie courante des maladies des gencives, comme Porphyromonas gingivalis, a d’ailleurs été identifiée comme un facteur possible de maladie d’Alzheimer ».

 

L’étude analyse les bactéries intestinales et buccales collectées dans 228 échantillons de selles et de salive, de 2 groupes de patients atteints de la maladie de Parkinson, des patients présentant un déclin cognitif léger et des patients atteints de démence, soit des participants à différents stades de la maladie. L’étude portait également sur un groupe témoin exempt de maladie de Parkinson. L’analyse de ces bactéries révèle :

 

  • des différences nettes entre les types et les fonctions des bactéries des différents groupes ;
  • les participants atteints de troubles cognitifs présentent, dans l’intestin, davantage de bactéries nocives, beaucoup semblant provenir de la bouche.

 

Les chercheurs ignorent encore si ces bactéries nocives, orales et intestinales sont à l'origine du déclin cognitif ou si les changements dans l'organisme dus à la maladie de Parkinson favorisent leur prolifération. Mais leurs observations suggèrent que

ces bactéries jouent un rôle actif dans l'aggravation des symptômes.

Un processus, appelé « translocation oro-intestinale : les chercheurs expliquent que de nombreuses bactéries buccales se déplacent vers l'intestin, où elles ne se trouvent normalement pas. Ces bactéries libèrent des molécules spécifiques appelées facteurs de virulence, des toxines qui peuvent endommager les tissus intestinaux, favoriser l'inflammation et affecter le cerveau.

 

Un lien spécifique entre ces toxines et le déclin cognitif dans la maladie de Parkinson : à l’aide de l'intelligence artificielle, l'équipe établit en effet un lien spécifique entre ces toxines et le déclin cognitif dans la maladie de Parkinson. L’équipe identifie également des espèces et des fonctions bactériennes en cause, qui n’auraient jamais été trouvées les techniques d’analyse traditionnelles.

 

De futurs marqueurs biologiques du risque de démence ?  « Ces toxines pourraient servir de marqueurs biologiques pour identifier les patients présentant un risque accru de démence liée à la maladie de Parkinson », écrivent les auteurs : « À l'avenir, elles pourraient également être la cible de nouveaux traitements visant à protéger le cerveau en régulant le microbiote intestinal ».

 

Les résultats soulignent enfin l'importance de l'hygiène bucco-dentaire et de la nutrition chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, en particulier au cours de la progression de la maladie.

 

Promouvoir un microbiome sain par des soins bucco-dentaires réguliers, une alimentation équilibrée et des interventions probiotiques ciblées pourraient contribuer à une meilleure prise en charge de la maladie de Parkinson.

 

De futures recherches viseront à comprendre si ces bactéries et toxines influencent directement le fonctionnement cérébral et si la modification du microbiome par l'alimentation, l'hygiène bucco-dentaire ou les médicaments peut, en effet, ralentir ou prévenir la démence chez les patients atteints de la maladie de Parkinson.


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