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PARODONTITE : L'administration ciblée d'antibiotiques aux gencives ?

Actualité publiée il y a 10 mois 2 jours 12 heures
NIH Reports
Les liposomes ouvrent la voie à un nouveau système d'administration d'antibiotiques permettant de cibler les infections agressives des gencives (Visuel Adobe Stock 295793448)

Ces travaux d’une équipe de l’Université Lehigh (Pennsylvanie) soutenus par les National Institutes of Heallth (NIH) aboutissent à un nouveau système d'administration d'antibiotiques, permettant de mieux cibler les infections agressives des gencives. La méthode permet d’éliminer la leucotoxine responsable de la parodontite, tout en préservant les cellules immunitaires qui combattent l'infection.

 

La parodontite agressive est un type grave d'infection des gencives qui provoque la destruction des ligaments et des os et peut entraîner la perte de dents chez des personnes par ailleurs en bonne santé. Le traitement traditionnel implique généralement un nettoyage en profondeur et des antibiotiques.

 

L’auteur principal, Angela Brown, ingénieure chimiste à l'Université de Lehigh, a développé cette nouvelle méthode de délivrance, à base de liposomes. Ces liposomes constituent un nouveau mode d'administration d'antibiotiques, non invasif et contrôlé, pour traiter la parodontite agressive, ici chez des patients adolescents.

Une nouvelle option thérapeutique dlocale, efficace et non invasive

De telles infections sont généralement traitées par détartrage, ce qui signifie essentiellement « racler » les bactéries, puis prescrire des antibiotiques oraux. Si ce traitement standard fonctionne globalement, chez de nombreux patients les bactéries reviennent, et ceux-ci se voient prescrire à nouveau des antibiotiques. Et plus les prescriptions s’enchainent, plus les bactéries reviennent et deviennent résistantes.

 

Un traitement qui évite la résistance aux antibiotiques : de précédentes études de la même équipe avaient montré que les antibiotiques peuvent être encapsulés dans des liposomes, de minuscules vésicules rondes qui contiennent une ou plusieurs membranes et peuvent être utilisées comme mécanisme de délivrance. De plus, il a été démontré que la toxine libérée par la bactérie responsable de la parodontite, appelée leucotoxine, déclenche la libération des antibiotiques.

 

La leucotoxine combat la réponse immunitaire du corps en se liant au cholestérol dans la membrane des globules blancs, en perturbant la membrane et en tuant les cellules. Les chercheurs ont donc développé un liposome qui contient du cholestérol afin que la totalité ou la majeure partie de la toxine se lie au liposome au lieu de se lier aux cellules hôtes. Et lorsque la toxine se lie au liposome, elle provoque une libération ciblée et contrôlée de l’antibiotique, ce qui élimine les bactéries pathogènes.

 

Il reste encore de nombreuses étapes avant de pouvoir adapter ce principe en pratique clinique. Mais le principe est là, avec « un but ultime, disposer d’une méthode alternative d'administration d'antibiotiques pour traiter la parodontite agressive ».

 

Plus largement, la recherche de différentes stratégies d'administration des antibiotiques représente une orientation primordiale en santé publique, car ces stratégies pourraient permettre de lutter contre la résistance aux antibiotiques.

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