PLAIES: L'enzyme qui fait passer la cicatrisation de l'inflammation à la prolifération
Cette étude de la Georgia State révèle une nouvelle fonction d'une enzyme, déjà connue pour être impliquée dans le métabolisme du glucose dans les cellules, mais qui joue également un rôle clé, hors des cellules, dans les premiers stades de la cicatrisation des plaies. Cette découverte, présentée dans la revue Wound Repair and Regeneration pourrait conduire à de nouvelles approches thérapeutiques pour le soin des plaies ou dans les greffes de peau.
Dans les cellules, l'enzyme PKM2 (ou pyruvate kinase M2) est connue pour son rôle dans le métabolisme cellulaire : elle agit dans la dernière étape de la voie de la glycolyse, la voie de transformation du glucose en énergie. Mais à l'extérieur des cellules, en cas de lésions ou de plaies, l'enzyme favorise le développement de nouveaux vaisseaux sanguins ou angiogenèse, au niveau du site de la plaie.
Zoom sur la cicatrisation des plaies et la promesse de PKM2 : on sait que le processus de cicatrisation des plaies est complexe, avec une première étape inflammatoire qui correspond à l'action de « nettoyage » des cellules immunitaires sur le site de la plaie. Puis, durant la phase de prolifération, vont se former des fibres de tissu conjonctif et des vaisseaux sanguins capillaires. Ensuite, durant la phase de cicatrisation un tissu épithélial va venir combler le lit de la plaie.
· Lorsque les chercheurs traitent des souris modèles de plaies avec PKM2 incorporée à une pommade topique, ils constatent une angiogenèse plus active et une fermeture des plaies plus rapide. PKM2 accélère la cicatrisation.
· In vitro, dans des échantillons de tissus, PKM2 est détectée dans l'espace extracellulaire des tissus superposés, ce qui suggère sa sécrétion ou production pendant le processus de cicatrisation des plaies. Libérée au niveau du site de la plaie, l'enzyme « côtoie » les neutrophiles. Le rôle des neutrophiles, les premières cellules immunitaires sur le site de la plaie, dans le processus de cicatrisation des plaies n'est pas encore totalement compris, expliquent les auteurs, mais ici, la présence de PKM2 en culture in vitro de neutrophiles, suggère que PKM2 est en fait libérée par les neutrophiles. Ses niveaux sont au maximum environ 3 jours après la formation de la plaie puis se réduisent au fil de la cicatrisation.
PKM2 signale aux cellules qu'il faut venir combler la plaie : PKM2 apparaît comme une enzyme à « double détente », métabolique et cicatrisante. En fait, une fois à l'extérieur de la cellule, sa fonction devient totalement différente. PKM2 joue un rôle clé dans la cicatrisation des plaies et fait le lien entre la réponse immunitaire et la phase suivante de prolifération. A partir de là, les chercheurs envisagent plusieurs exploitations de cette fonction prometteuse,
- utiliser l'enzyme pour accélérer la cicatrisation des plaies,
- mais également, pour la régénération de tissus voire la greffe de tissus, l'enzyme par son action « de liaison » pouvant réduire le risque de rejet,
- et enfin pour un "effet" interne, la cicatrisation des incisions chirurgicales.
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