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POLLUTION : Atmosphérique, sonore ou automobile, elle favorise l’obésité infantile

Actualité publiée il y a 3 années 2 mois 3 semaines
Environment International
Vivre en zone urbaine polluée augmente de manière significative le risque d'obésité infantile (Visuel Adobe Stock 40753847)

C’est une étude supplémentaire à apporter, dans la revue Environment International, ses preuves à l'association entre environnement urbain et obésité infantile : vivre en zones urbaines polluées augmente de manière significative le risque d'obésité infantile, conclut cette équipe de pédiatres du Barcelona Institute for Global Health (ISGlobal), menée sur plus de de 2.000 enfants. En cause, tous les types de pollution, atmosphérique, sonore ou automobile, mais aussi d'autres facteurs comportementaux, peut-être évitables, impactent l’IMC infantile.

 

Il s’agit précisément de l’analyse des données environnementales et comportementales de 2.213 enfants âgés de 9 à 12 ans, dont 40% en surpoids ou obèses. Les chercheurs ont étudié l'association entre les facteurs urbains auxquels ces enfants ont été exposés entre octobre 2017 et janvier 2019 (pollution de l'air ambiant, espaces verts, environnement bâti, densité des fast foods, trafic routier et bruit de la circulation) et différentes mesures de l'obésité infantile (IMC, tour de taille et masse grasse) et comportements liés au poids (consommation de fast-food et de boissons sucrées, activité physique ou sédentarité, durée et habitudes de sommeil, niveaux de bien-être).

Environnement urbain, faire face avec de nouveaux comportements ?

C’est globalement l’environnement de vie urbain qui favorise ce risque d'obésité infantile, suggèrent les chercheurs qui tentent ici de préciser et démêler les mécanismes de cette relation pour pouvoir développer des initiatives favorisant des comportements plus sains en ville. L’étude qui a évalué l’ensemble des expositions urbaines apporte un nouvel éclairage sur l'effet synergique des différents mécanismes, environnementaux et comportementaux en cause.

 

  • Des niveaux plus élevés de pollution de l'air, de trafic et de bruit sont résolument associés à un IMC plus élevé et à risque accru de surpoids ou d’obésité, confirme l'auteur principal, Jeroen de Bont, chercheur à ISGlobal.

Des analyses séparées des effets de chaque type de pollution montrent que :

 

  • la pollution de l'air et du trafic automobile semble perturber les mécanismes moléculaires à l'origine de l'obésité en induisant une inflammation ou un stress oxydatif, une perturbation hormonale et une adiposité viscérale ;
  • le bruit favorise ou aggrave la privation de sommeil et augmente les hormones de stress, qui sont associées au développement physique pendant l'enfance, ce qui peut augmenter le risque de surpoids ;
  • la densité de restaurants fast food s’avère également associée à la prévalence de l’obésité infantile, logiquement en raison d’apports caloriques plus élevé ;
  • si l’analyse n’identifie pas d’association particulière entre la vie urbaine et le niveau d'activité physique ou la sédentarité, les auteurs pensent que de tels facteurs pourraient tout de même jouer un rôle clé : « cette absence d’association résulte probablement de la difficulté de déterminer dans quelle mesure l'obésité elle-même influence les comportements liés au poids ».
  • le statut socio-économique joue un rôle important dans l'association entre environnement urbain et obésité infantile ; ainsi, dans cette étude, les enfants vivant dans des quartiers plus défavorisés à la périphérie de la ville présentent, sans surprise, les taux les plus élevés de surpoids et d'obésité, même s'ils ne sont pas exposés à des niveaux élevés de pollution de l'air ou de pollution sonore.

 

Plus que chaque type de pollution en soi, c’est donc un ensemble de facteurs associés à la vie urbaine qui favorise, chez les enfants, la propension à l’obésité. Il est possible, écrivent les auteurs, de favoriser certains facteurs environnementaux, dont une alimentation plus équilibrée et l'accès élargi à la pratique de l'exercice,

afin de compenser les effets moins facilement évitables de ce que les chercheurs appellent ici "l'exposome".


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