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POLLUTION : Les PCB passent de la mère au cerveau du bébé

Actualité publiée il y a 3 années 6 mois 3 semaines
Environmental Science and Technology
Cette découverte d’une équipe de l’Université d'Ehime (Japon), réalisée à ce stade chez le macaque, suggère la possibilité d’un transfert mère-fœtus de métabolites de polychlorobiphényles (PCB) et des composés toxiques polluants organiques persistants et perturbateurs endocriniens bien documentés chez l’Homme (Visuel AdobeStock_171587403).

Cette découverte d’une équipe de l’Université d'Ehime (Japon), réalisée à ce stade chez le macaque, suggère la possibilité d’un transfert mère-fœtus de métabolites de polychlorobiphényles (PCB), aussi appelés biphényles polychlorés. Des composés toxiques polluants organiques persistants et perturbateurs endocriniens bien documentés chez l’Homme. A partir de cette découverte chez le macaque, documentée dans la revue Environmental Science and Technologie, les scientifiques développent plusieurs scenarii chez les humains.

 

Précisément, cette équipe de chimistes japonais a trouvé des traces de OH-PCB, un métabolite de PCB ans le cerveau, le foie et le placenta d'un fœtus de macaque. Ces polychlorobiphényles sont des perturbateurs endocriniens connus chez l'homme, particulièrement en cause dans la perturbation de l'homéostasie de l'hormone thyroïdienne par les PCB-OH. Certains OH-PCB sont en effet impliqués dans la perturbation du transport de la TH par liaison à la protéine de transport des hormones thyroïdiennes, la transthyrétine (TTR), dans le sang des mammifères. L'exposition prénatale aux OH-PCB peut perturber le développement cérébral du fœtus pendant la période critique de l'action des hormones thyroïdiennes. L'hypothyroïdie congénitale provoque un retard mental, et l’insuffisance de signalisation des hormones thyroïdiennes est aujourd’hui considérée comme l'une des causes du trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité (TDAH).

L’alimentation reste la principale source d’exposition aux PCB très présents dans les produits d’origine animale, poissons, viande, œufs et produits laitiers.

Peu d’études ont regardé l’hypothèse d’un transfert des OH-PCB vers le cerveau fœtal, cette étude franchit le pas, chez les primates.

Les métabolites de PCB passent de la mère au cerveau de la progéniture

La recherche a porté sur le macaque japonais (Macaca fuscata) et révèle non seulement des concentrations significatives d'OH-PCB chez le fœtus mais aussi leurs relations avec les concentrations présentes dans le sang maternel. Ainsi, des PCB-OH semblables à la L-thyroxine (T4), sont retrouvés à des taux élevés dans le sang, le foie, le cerveau et le placenta des macaques gravides. Les mêmes PCB-OH sont ensuite détectés dans le cerveau du fœtus ce qui suggère leur transfert vers le cerveau en début de grossesse.

  • Les métabolites de PCB passent de la mère au cerveau de la progéniture en début de gestation
  • Ces OH-PCB de type T4 sont transportés du sang maternel au cerveau fœtal via le placenta. Une nouvelle donnée qui apporte une meilleure compréhension de la capacité de ces métabolites à modifier le développement neurologique, aussi chez le fœtus humain.
  • les concentrations de métabolites retrouvées dans le cerveau fœtal des macaques le sont bien à des niveaux de nature à entraîner des anomalies neurodéveloppementales.

 

Des résultats cruciaux alors que le cerveau du fœtus humain pourrait être exposé à des niveaux de contamination aux PCB bien plus élevés que le fœtus macaque.

 

Compte-tenu de l'exposition chronique aux PCB chez l'Homme, des études complémentaires sur les effets d’une exposition à long terme sur la fonction cérébrale du fœtus sont nécessaires.

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