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PRÉÉCLAMPSIE : La gérer en toute sécurité pendant le travail et l'accouchement

Actualité publiée il y a 1 année 11 mois 3 heures
Hypertension
La prééclampsie affecte jusqu'à 8 % des grossesses et augmente le risque d'accident vasculaire cérébral, de lésions hépatiques ou rénales et d'accouchement prématuré (Visuel Adobe Stock 255902292)

Cette nouvelle étude publiée dans la revue Hypertension révèle que le médicament vasodilatateur nifédipine, indiqué dans le traitement de l'angine de poitrine et de l'hypertension artérielle (HTA, peut également permettre de contrôler la tension artérielle après diagnostic d’une prééclampsie sévère et prévenir les complications chez la mère et/ou le bébé, pendant le travail et l'accouchement.

 

Selon l'American Heart Association (AHA), la prééclampsie est généralement diagnostiquée après 20 semaines de grossesse. La condition s’accompagne alors de symptômes tels que des maux de tête, des changements de vision et un gonflement des mains, des pieds, du visage ou des yeux. Un diagnostic de prééclampsie comprend généralement une pression artérielle systolique (le chiffre le plus élevé dans une mesure de la pression artérielle) de 160 mm Hg ou plus et/ou une pression artérielle diastolique (le chiffre le plus bas de la pression artérielle) de 110 mm Hg ou plus, ainsi que des niveaux élevés de protéines dans l'urine.

 

La prééclampsie affecte jusqu'à 8 % des grossesses et augmente le risque d'accident vasculaire cérébral, de lésions hépatiques ou rénales et d'accouchement prématuré (accouchement avant 40 semaines). Il était considéré jusque-là qu’il fallait attendre l’accouchement pour que la prééclampsie puisse s’inverser et ses symptômes commencer à disparaître. Certaines femmes continuent, cependant, d'avoir besoin de médicaments contre l'hypertension jusqu’à 6 semaines après l'accouchement.

 

La prééclampsie est associée à une morbidité maternelle et périnatale. Outre le traitement aigu de l'hypertension sévère, les meilleures pratiques font défaut pour la surveillance de la pression artérielle et la prise en charge de l'hypertension intrapartum. Ces chercheurs ont donc évalué l’efficacité d’un traitement par nifédipine à libération prolongée initié durant la grossesse, à prévenir l'hypertension sévère chez des femmes enceintes atteintes de prééclampsie et à éviter la nécessité d'administrer des médicaments intraveineux à action rapide.

Ramener, durant la grossesse, la tension artérielle à un niveau plus sûr

« Nous savions que réduire l'hypertension artérielle contribue à prévenir les complications maternelles et fœtales. Cependant, les effets des médicaments pour l'hypertension sévère pendant la grossesse ainsi que pendant le travail et l'accouchement n'avaient jamais été étudiés », commente l'auteur principal, le Dr Erin M. Cleary, Mchercheyur en médecine materno-fœtale à l'Université d'État de l'Ohio.

 

Éviter les complications sévères lors du travail et de l'accouchement : car cette hypertension artérielle sévère durant la grossesse augmente le risque de complications telles que le décollement placentaire, l’accouchement prématuré ou en urgence, l’hémorragie pour la mère et le risque de décès accru pour la mère et son bébé. De plus, le traitement actuel par antihypertenseurs en intraveineuse, peut induire une tension artérielle très basse. Lorsque la pression artérielle devient trop basse, trop rapidement, cela entraîne d'autres complications graves. C’est le cas chez environ 10 % des femmes enceintes souffrant de prééclampsie.

 

L'étude a suivi 110 femmes enceintes d'au moins 22 semaines, diagnostiquées avec une prééclampsie sévère et ayant subi une induction du travail. La moitié des participantes ont été assignées au hasard à prendre une pilule de 30 mg de nifédipine à libération prolongée chaque jour jusqu'à l'accouchement, l'autre moitié des participantes ont été assignées à prendre placebo tous les jours jusqu'à l'accouchement. Les participantes ont été suivies jusqu'à la sortie de l'hôpital et un examen des dossiers a été effectué pendant 6 semaines après l'accouchement afin de recenser et de documenter les réadmissions post-partum éventuelles. L’étude a évalué l'impact du traitement à la nifédipine sur l'accouchement et ses effets indésirables pour la mère et/ou le bébé. L’analyse constate que :

 

  • 34 % des participantes du groupe d’intervention ont eu besoin d'un traitement contre l'hypertension aiguë (réduction immédiate de la pression artérielle) vs 55 % de celles du groupe témoins ;
  • moins d'accouchements ont été effectués par césarienne dans le groupe d’intervention vs témoin : 21 % vs 35 % des accouchements ;
  • le taux d'admission à l'USIN pour les nouveau-nés des mères du groupe d’intervention est plus faible 29 % vs 47 % ;
  • cependant, les résultats négatifs pour le nourrisson (score d'Apgar inférieur, un faible taux de sucre dans le sang, bilirubine élevée ou un besoin d'oxygène supplémentaire) ne diffèrent pas entre les 2 groupes.

 

Si la taille modeste de l’étude impose des recherches plus larges, ces résultats préliminaires suggèrent comme prometteur, le traitement quotidien et par voie orale par nifédipine à libération prolongée, des femmes enceintes atteintes de prééclampsie sévère.


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