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PRÉÉCLAMPSIE : Le test sanguin qui la détecte 5 mois avant

Actualité publiée il y a 1 semaine 5 jours 7 heures
ESHRE Annual Meeting
Une simple prise de sang, réalisée au premier trimestre de la grossesse, permet de détecter le risque de prééclampsie 5 mois avant l'apparition des symptômes (Visuel Adobe Stock 189874213)

Une simple prise de sang, réalisée au premier trimestre de la grossesse, permet de détecter le risque de prééclampsie 5 mois avant l'apparition des symptômes, démontre cette équipe de la Fondation Carlos Simon (Valence, Espagne). L’étude, présentée lors du Congrès annuel 2025 de l’European Society of Human Reproduction and Embryology (ESHRE) confirme une nouvelle fois les promesses de la biopsie liquide dans de multiples domaines du diagnostic.

Car c’est grâce à une biopsie liquide de plasma maternel à ka recherche d’ARN acellulaire (cfRNA) qu’il devient possible de prédire avec succès la prééclampsie précoce et tardive, bien avant l'apparition des symptômes.

La prééclampsie est une complication caractérisée par une hypertension artérielle et des lésions organiques pendant la grossesse et c’est l'une des principales causes de maladies maternelles et infantiles dans le monde. Les méthodes actuelles de dépistage au premier trimestre s'appuient sur les facteurs de risque maternels ou les biomarqueurs placentaires, mais

passent à côté de plus de la moitié des cas

et ne détectent souvent le risque qu'une fois la maladie déjà développée.

En revanche, cette nouvelle approche par ARN acellulaire

permet de capter des signaux moléculaires subtils provenant de plusieurs tissus maternels, dont l'utérus et le placenta, des mois avant l'apparition des symptômes.

 

L’étude, multisites, est menée auprès de 9.586 femmes enceintes suivies entre septembre 2021 et juin 2024. Une analyse cas-témoins portant sur 216 participantes permet de prédire avec succès la prééclampsie des mois avant l'apparition des symptômes : des échantillons de sang ont été prélevés à plusieurs moments de la grossesse (9 à 14 semaines, 18 à 28 semaines et > 28 semaines ou au moment du diagnostic). L'ARNcf a été extrait de 548 échantillons de plasma des 216 participantes sélectionnées et séquencé. Grâce à l'apprentissage automatique, une technique d’intelligence artificielle,

 

  • les chercheurs sont parvenus à identifier des « signatures » prédictives de prééclampsie.
  • cette prédiction précoce atteint une sensibilité de 83 %, une spécificité de 90 % et une ASC (aire sous la courbe) de 0,88, cela en moyenne 18 semaines avant le diagnostic ;
  • 47,2 % des transcrits prédictifs s’avèrent liés à des gènes associés à l'endomètre maternel, et plus particulièrement à la résistance à la décidualisation, une incapacité de la muqueuse utérine à s'adapter correctement en début de grossesse ;
  • enfin, la prééclampsie tardive a également été prédite, en moyenne 14,9 semaines avant son apparition, grâce à une signature cfRNA distincte, les transcrits prédictifs étant liées plus largement à des signaux biologiques systémiques.

 

L’auteur principal, le Dr Nerea Castillo Marco, chercheur en biomédecine, commente ces résultats : « Pour la première fois, nous démontrons qu'un prélèvement sanguin systématique au premier trimestre peut donner un signal d'alerte précoce de prééclampsie avec une grande précision, bien avant l'apparition des symptômes.

Identifier les grossesses à haut risque aussi tôt ouvre une fenêtre cruciale pour un traitement préventif

et une surveillance plus étroite afin de protéger les mères et les bébés ».

 

La même équipe mène actuellement une étude clinique prospective visant à valider l'utilité et la faisabilité du dépistage par ARNcf dans le cadre des soins prénataux standard.

 

Le principe d’un tel dépistage systématique n’est pas loin.


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