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PRÉÉCLAMPSIE : L’HTA maternelle compromet le neurodéveloppement de l’enfant

Actualité publiée il y a 3 jours 2 heures 9 min
JAMA Network Open
L'hypertension artérielle maternelle peut affecter le développement cérébral et neurologique du bébé, en particulier lorsqu’il est prématuré (Visuel Adobe Stock 536469302)

L'hypertension artérielle maternelle peut affecter le développement cérébral et neurologique du bébé, en particulier lorsqu’il est prématuré, conclut cette équipe de pédiatres du Cincinnati Children’s Hospital Medical Center. L’étude, publiée dans le JAMA Network Open, identifie en effet, à l’âge de 2 ans, des effets spécifiques de l'hypertension artérielle maternelle et de la prééclampsie sur le développement cognitif et du langage qu’elle engage à prédire et prévenir autant que possible.  

 

La prééclampsie, une forme dangereuse d’hypertension artérielle pendant la grossesse, peut entraîner de graves complications, notamment une insuffisance rénale, un accident vasculaire cérébral, voire le décès. La prééclampsie est également une cause majeure de prématurité, avec de nombreux risques pour la santé du bébé.

 

La prééclampsie touche 2 à 5 % des grossesses, tandis qu'une catégorie plus large, incluant également l'hypertension gestationnelle et l'hypertension chronique, touche jusqu'à 15 % des grossesses. On pense que les déficits de développement cérébral chez les nourrissons sont causés par une diminution du flux sanguin vers le placenta, une diminution du taux d'oxygène dans le sang, une inflammation des tissus et des lésions tissulaires causées par le stress oxydatif.

 

Certaines de ces complications ont déjà été documentées chez des nourrissons nés à terme de mères hypertendues, cependant les recherches portant sur les bébés prématurés ont abouti à des résultats mitigés.

HTA maternelle et anomalies précoces du développement cérébral chez le bébé

L’étude, basée sur l’analyse de données d’IRM cérébrales et de tests cognitifs de 340 nourrissons prématurés, visait non seulement à confirmer mais aussi à préciser le lien déjà documenté entre l'hypertension artérielle (HTA) maternelle, la prééclampsie et les anomalies cérébrales chez les bébés prématurés. L’analyse révèle que :

 

  • les nourrissons prématurés nés de mères souffrant de prééclampsie présentent des signes de lésions cérébrales peu après la naissance et un développement neurologique plus faible 2 ans plus tard ;
  • précisément, ces bébés obtiennent des scores cognitifs et de langage très inférieurs, à l’âge de 2 ans ;
  • c’est également le cas, mais de manière plus modeste, pour les enfants nés prématurément de mères souffrant d’hypertension gestationnelle et d’hypertension chronique ;
  • ces effets indésirables semblent être au moins en partie causés par des anomalies précoces du développement cérébral.

 

L'auteur principal Nehal Parikh, néonatologiste au Cincinnati Children's conclut : « la réduction des scores cognitifs est cliniquement significative. Le développement étant dynamique, même un léger désavantage précoce a tendance à s'aggraver avec le temps, surtout si l'enfant ne bénéficie pas d'interventions de soutien ».

 

Ces résultats confirment ainsi l'existence d'un lien entre l’HTA maternelle et les anomalies cérébrales précoces, ainsi que leurs effets directs potentiellement néfastes sur le développement cognitif et du langage. Par conséquent, l'identification précoce de ces anomalies cérébrales peut permettre des interventions ciblées, telles que l'orthophonie, l'ergothérapie ou l’accès à des environnements d'apprentissage adaptés, permettant de soutenir les résultats scolaires, comportementaux et de santé à long terme.

 

Une méthode pour détecter ce risque pourrait consister à réaliser des IRM cérébrales afin de détecter les anomalies cérébrales, notamment au niveau de la substance blanche, chez tous les prématurés de mères atteintes de prééclampsie.


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