Réformer les soins de SANTÉ MENTALE par la santé physique

Les soins de santé mentale doivent être réformés d'urgence pour inclure des interventions sur le mode de vie, note cette équipe de psychiatres de l’University of New South Wales avec leurs collègues de la Commission de psychiatrie du Lancet. Ces psychiatres visent notamment l'activité physique mais aussi la nutrition, le sommeil et l’arrêt du tabagisme. En d’autres termes, l’étude, publiée dans le Lancet Psychiatry replace ces mesures de santé physique au cœur des soins de santé mentale.
C’est aussi une question de priorité et d’investissement pour les services de santé mentale : les interventions sur le mode de vie permettent d’améliorer les soins et de contribuer à combler l'écart de 15 ans entre l'espérance de vie des personnes atteintes de maladie mentale vs population générale.
Ces interventions sur le mode de vie devraient cibler précisément l'activité physique, la nutrition, le sommeil et le tabagisme.
Ces interventions sont essentielles aux soins de santé mentale, et non optionnelles,
conclut ce rapport rédigé par une équipe de 30 auteurs issus de 19 pays.
L’un des auteurs principaux, le Dr Scott Teasdale, diététicien et chercheur principal au sein du département de psychiatrie et de santé mentale de de l’Université de Sydney, écrit :
« Nos modes de vie peuvent modifier l'évolution de notre santé mentale et physique.
De nombreuses personnes souffrant de troubles mentaux rencontrent des obstacles pour pratiquer une activité physique, adopter une alimentation équilibrée et riche en nutriments, bénéficier d'un sommeil réparateur et arrêter de fumer. Ces obstacles, à leur tour, impactent davantage leur santé mentale et contribuent aux disparités en matière de santé physique ».
Un mode de vie sain est un complément indispensable à la thérapie psychologique et aux médicaments. Modifier les facteurs de risque liés au mode de vie atténue les symptômes et améliore la santé globale, ce qui fait l’importance de ce complément. Cependant et en pratique, les personnes atteintes de troubles mentaux ont besoin de soutien pour opérer ces changements.
Une nouvelle feuille de route en santé mentale : le rapport précisément libellé « Mise en œuvre d'interventions sur le mode de vie dans les soins de santé mentale », apporte une nouvelle feuille de route pour améliorer les soins à l'échelle mondiale, allant du recours à des spécialistes de l'exercice physique et de la nutrition, à l'évolution des mentalités des professionnels de santé pour
privilégier l’approche holistique.
Le nouveau rapport reprend cette donnée fondamentale d’un précédent rapport de 2019 sur la protection de la santé physique des personnes atteintes de maladie mentale : ces personnes décèdent 13 à 15 ans plus tôt que la population générale, principalement en raison de maladies évitables comme les maladies cardiovasculaires et le diabète.
L’étude analyse 89 interventions récentes sur le mode de vie, ciblant l'activité physique, la nutrition, le sevrage tabagique et le sommeil, afin de déterminer les approches les plus efficaces. Il en ressort 8 recommandations et 19 priorités. Ces recommandations ont été examinées par un groupe consultatif composé de 14 experts, dont des experts issus de pays à faible revenu et/ou touchés par des conflits, afin de garantir leur adaptabilité à différents contextes.
Quelles implications ? Un financement accru, la formation continue du personnel de santé mentale et l'accès à un plus large éventail de professionnels paramédicaux seront essentiels pour mieux intégrer les interventions sur le mode de vie dans les soins de santé mentale.
« Les services de santé mentale se sont traditionnellement concentrés sur les médicaments, les soins de crise et les thérapies, et le mode de vie n'était pas une priorité – que ce soit en termes de financement, de formation ou de prestation de service. Aujourd’hui nous disposons de preuves des bienfaits des changements de mode de vie ».
L'intégration de spécialistes de l'exercice physique et de la nutrition au sein des services de santé mentale permettra un changement systémique. Cette transition vers des soins axés sur le mode de vie est déjà en cours en Australie, où les changements de mode de vie sont inclus dans les recommandations de pratique clinique pour les troubles de l'humeur depuis 2020.
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