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RISQUE CARDIAQUE : Pourquoi il faut bannir les aliments frits

Actualité publiée il y a 3 années 1 mois 3 semaines
Heart/BMJ
La consommation d'aliments frits est définitivement liée à un risque très accru d’événement cardiaque majeur (Visuel Adobe Stock 129244598)

La consommation d'aliments frits est définitivement liée à un risque très accru d’événement cardiaque majeur, conclut cette étude chinoise qui met pour la première fois en exergue la relation dose-dépendante entre ces apports alimentaires et le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) : selon ces données à paraître dans la revue Heart, chaque portion hebdomadaire supplémentaire de 100g environ accroît le risque jusqu’à 12%.   

 

On sait déjà que le régime occidental n’est pas favorable à la santé cardiovasculaire et les aliments frits constituent une bonne partie de ce que l’on appelle la malbouffe ou junk food. On ne sera donc pas surpris par leur effet nocif pour la santé cardio-métabolique, mais peut-être par l’importance de leur impact sur le risque de maladies cardiaques graves et notamment d'accident vasculaire cérébral. C’est ce que démontre cette méta-analyse de 17 recherches pertinentes sélectionnées parmi les études publiées jusqu'en avril 2020.

Un apport élevé d’aliments frits est associé à un risque accru de 37% d'insuffisance cardiaque

Au total, l’analyse est basée :

  • pour l’estimation du risque cardiovasculaire, sur les données de 562.445 participants et 36.727 événements cardiovasculaires majeurs, dont des crises cardiaques (infarctus du myocarde) ou des AVC ;
  • pour l’impact des apports d’aliments frits sur ce risque, sur les données de 754.873 participants et 85.906 décès sur une période de suivi de près de 10 ans.

 

Par rapport à la catégorie la plus basse de consommation hebdomadaire d'aliments frits,

  • la catégorie la plus élevée s’avère associée à un risque accru de 28% d'événements cardiovasculaires majeurs dont un risque accru de 22% de maladie coronarienne et un risque accru de 37% d'insuffisance cardiaque ;
  • ces associations valent toujours après prise en compte des facteurs de confusion possibles, ce qui suggère que les aliments frits constituent un facteur de risque indépendant d’événements cardiovasculaires majeurs ;
  • il existe une association linéaire et dose-dépendante entre la consommation d'aliments frits et les événements cardiovasculaires majeurs, les maladies coronariennes et l'insuffisance cardiaque : avec chaque portion hebdomadaire supplémentaire de 114 g, le risque cardiovasculaire augmente respectivement de 3%, 2% et 12% ;
  • ces données d’association sont très probablement sous-estimées -soulignent les auteurs- certaines des études sélectionnées n’ayant inclus qu'un seul type d'aliments frits, tels que le poisson frit, les pommes de terre ou les snacks plutôt que l'apport total d'aliments frits ;
  • aucune association n'est identifiée avec la mortalité de cause cardiovasculaire, mais c’est sans doute en raison du nombre relativement modeste de cas impliqués. De plus les études prises en compte reposaient essentiellement sur des données auto-déclarées, ce qui peut entraîner un biais.

 

Quels processus en cause ? L’effet de l’apport d’aliments frits sur le risque cardiovasculaire n'est pas tout à fait clair, cependant les chercheurs suggèrent plusieurs explications possibles :

  • l’augmentation élevée de l'apport énergétique liée à la consommation d’aliments frits en raison de leur teneur en matières grasses ;
  • l’apport d’acides gras trans nocifs à partir des huiles végétales hydrogénées souvent utilisées pour leur préparation ;
  • la production de sous-produits chimiques impliqués dans la réponse inflammatoire du corps,
  • l’apport élevé en sel ajouté ;
  • l’accompagnement fréquent de leur consommation par des boissons sucrées.

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