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SANTÉ CARDIOVASCULAIRE : Pics de chaleur, pics de mortalité

Actualité publiée il y a 1 année 11 mois 1 semaine
ACC.22
La chaleur extrême est un facteur majeur de décès de cause cardiaque (Visuel Adobe Stock 86325951).

Cette étude présentée lors de la 71e session scientifique annuelle de l'American College of Cardiology (ACC 22), confirme que la chaleur extrême est bien un facteur majeur de décès de cause cardiaque. Ainsi, aux seuls Etats-Unis ce sont des centaines de décès cardiovasculaires supplémentaires qui sont associées, sur une période de 10 ans, aux précédentes vagues de chaleur. Une prévision documentée et frappante des effets sanitaires dramatiques et de l’augmentation des disparités de santé, associés aux changements climatiques.

 

Globalement, les températures augmentent, les décès dus aux maladies cardiaques devraient augmenter simultanément.

Les vagues de chaleur, qui se multiplient, semblent présenter un risque majeur d’événements cardiaques, en particulier pour les hommes et les minorités, conclut cette étude de l'Université de Pennsylvanie qui dénombre environ 600 à 700 décès de cause cardiovasculaire aux Etats-Unis, chaque année, au cours de ces 10 dernières années.

Chaleur et pression accrue sur le cœur

Les épisodes de chaleur extrême sont en augmentation : on constate actuellement, et en raison du réchauffement climatique, 3 fois plus de vagues de chaleur en moyenne dans le monde, que dans les années 60. Or la chaleur peut causer une pression accrue sur le cœur et déclencher des événements sévères tels que des crises cardiaques.

Certains facteurs de risque cardiaque, tels que le diabète, ainsi que les médicaments mêmes prescrits pour l’insuffisance cardiaque, tels que les diurétiques et les bêtabloquants, peuvent réduire la capacité d'une personne à réguler sa température corporelle et rendre plus difficile la gestion de la chaleur extrême.

 

L’étude, la première à évaluer précisément les variations de mortalité par maladie cardiaque lors d'épisodes de pics de chaleur, suggèrent des effets néfastes sur la santé d’une ampleur insoupçonnée jusque-là. L’auteur principal, le Dr Sameed Ahmed Khatana, professeur de médecine à la Penn, confirme : « Le changement climatique et ses conséquences auront un énorme impact sur notre société en termes de santé, notamment en termes de santé cardiovasculaire ». L’analyse des données de température et de mortalité cardiovasculaire dans les 3.108 comtés américains, révèle :

 

  • une association claire entre les jours de chaleur extrême et des pics de décès de causes cardiovasculaires ;
  • chaque jour supplémentaire de canicule au cours d'un mois est associé à une augmentation de 0,13 % des décès par maladie cardiaque, ce qui équivaut à une moyenne de 600 à 700 décès supplémentaires par an au cours de ces 10 dernières années ;
  • chez les hommes, chaque jour de chaleur extrême est associé à une augmentation de 0,21 % de la mortalité cardiovasculaire ;
  • en revanche, aucune association significative n’est observée chez les femmes ;
  • au sein des groupes minoritaires, chaque jour de canicule est associé à une augmentation de 0,27 % de la mortalité : des résultats qui suggèrent que ce surcroît de mortalité cardiovasculaire est supporté de manière disproportionnée par les hommes et par les communautés les moins favorisées ;

 « La chaleur extrême a un effet disproportionné chez les différents groupes de population ».

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces disparités. Les hommes travaillent plus fréquemment dans des contextes exposés de manière prolongée à la chaleur. Les minorités ont des logements moins isolés, avec moins d’accès à la climatisation et dans des zones plus urbaines moins arborées et moins aérées.

 

C’est donc un exemple flagrant d’effet sanitaire croissant du réchauffement climatique et un exemple particulièrement significatif alors que les maladies cardiovasculaires restent la première cause de décès dans le monde. De manière plus pratique, il s’agit de préparer dès aujourd’hui les hôpitaux et les différents établissements de santé aux futures vagues de chaleur mais aussi de développer des stratégies de prévention pour les populations les plus vulnérables, dont les minorités mais aussi les personnes plus âgées.

 

Enfin, cet effort de sensibilisation doit conduire, pour l’avenir, à penser aux modifications nécessaires de l'environnement bâti, telles que la plantation d'arbres dans les zones urbaines, afin de réduire cet impact sanitaire des vagues de chaleur.

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