SANTÉ MENTALE de L’ADOLESCENT : Le câblage cérébral pour la prédire
Le câblage cérébral, tel qu'observé à l'imagerie, permet de prédire la santé mentale et émotionnelle des adolescents, suggère cette recherche de neurologues du Boston Children's Hospital. L’analyse de données d’imageries effectuées pendant la pandémie de COVID-19, une période « de lourd tribut sur la santé mentale des jeunes » décrit comment l’organisation de circuits cérébraux spécifiques reflète la vulnérabilité ou au contraire, une résilience accrue.
La pandémie de COVID-19 a constitué un défi pour de nombreux adolescents, perturbant leur scolarité et leur développement social/émotionnel. L’analyse de données nationales, recueillies pendant la pandémie, offre cependant l’opportunité de mieux décrypter la santé cérébrale et mentale en cas d’exposition au stress, à des émotions négatives, voire au traumatisme.
En identifiant les fonctions cérébrales et les réseaux neuronaux les plus touchés, il devient possible de développer de nouvelles thérapies, mieux personnalisées pour les jeunes et mieux ciblées, explique l’auteur principal, le Dr Caterina Stamoulis, chercheur en médecine des adolescents et des jeunes adultes au Boston Children's. Hôpital.
L’étude analyse précisément les données d'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) de 2.600 adolescents âgés en moyenne de 12 ans, exempts de des troubles neuropsychiatriques ou neurodéveloppementaux connus, les IRMf ayant été effectuées environ 7 mois avant la pandémie. En 2020 et 2021, durant la pandémie et tous les 2 à 3 mois, les participants ont renseigné leur santé mentale globale. L’équipe a donc rapproché ces données des données d’IRMf. Cette analyse révèle que :
- l’organisation de certains circuits cérébraux spécifiques prédit les données de santé mentale des adolescents durant la pandémie ;
- une plus grande puissance du « réseau de saillance » du cerveau – qui joue un rôle central dans le traitement et la régulation des émotions, de la récompense et de la douleur – semble conférer une plus grande résilience émotionnelle ;
- des connexions plus fortes et mieux organisées entre les différentes régions du cerveau prédisent également une meilleure santé mentale ;
- à l’inverse, des connexions plus faibles et moins robustes dans certaines zones du cerveau, notamment le cortex préfrontal, sont associées à une moindre résistance au stress et une vulnérabilité émotionnelle élevée ;
« Le cortex préfrontal est sous-développé au début de l'adolescence et vulnérable aux changements, ce qui le rend également vulnérable au stress ».
- Une connectivité et des circuits moins puissants impliquant l’amygdale et le thalamus –2 zones impliquées dans la régulation des émotions – prédisent également davantage de stress et de tristesse ;
- une connectivité et des circuits moins puissants les noyaux gris centraux et le striatum, liés au traitement des émotions -des structures encore en plein développement à l’adolescence- prédisent également une moindre résilience au stress.
Quelles implications cliniques ? Le cortex préfrontal apparaît à l’imagerie une zone vulnérable tout comme le réseau de saillance. Les chercheurs ont identifié des réseaux spécifiques impliqués dans le traitement des récompenses, le traitement des émotions et de la douleur.
Autant de fonctions cibles pour de nouvelles thérapies cognitivo-comportementales.
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