SANTÉ MÉTABOLIQUE : L’IMC seul ne rime à rien
Selon le type de risque à évaluer, l’indice de masse corporelle (IMC) n’est pas toujours la meilleure des métriques. Ainsi, l'IMC seul peut ne pas être un indicateur suffisamment fiable de la santé métabolique, conclut cette équipe de l’Université Rutgers (New Jersey) et une forte proportion d'adultes ayant un IMC normal souffrent néanmoins d’obésité. Ces données, présentées lors d’Endo 2023, le Congrès de l'Endocrine Society, incitent à prendre en compte tout un ensemble de marqueurs dans l’évaluation de la santé métabolique.
Des recherches récentes ont également souligné l'importance de combiner plusieurs facteurs, dont le taux de graisse, de muscle, d'os et d'eau dans le corps, ainsi que la quantité de graisse dans l'abdomen (graisse abdominale) par rapport aux cuisses pour mieux apprécier les risques cardio-métaboliques.
Prendre en compte l’origine ethnique, la composition corporelle et le type d’adiposité
L’étude révèle qu’il s’agit de prendre en compte des différences ethniques dans le volume de graisse corporelle, l'IMC et la distribution de l’adiposité, tous ces éléments pouvant apporter des indices prédictifs du risque. L'analyse porte sur les données de participants, âgés de 20 à 59 ans, de la cohorte NHANES (2011-2018). L’IMC a été regroupé et qualifié par origine ethnique. Cette analyse aboutit à des différences de catégorisation selon l’origine ethniques :
- si l’analyse constate que près de 36 % des participants avaient un IMC ≥ 30 (soit caractéristique de l'obésité), 74 % souffraient d'obésité sur la base de leur taux de masse grasse ;
- parmi les adultes ayant un IMC normal, de 27 à 49 % des participants souffraient d'obésité selon le taux de masse grasse ;
- parmi les adultes ayant un IMC normal, le rapport moyen de la graisse au niveau des cuisses vs au niveau du ventre varie entre 0,84 et 0,91 selon l’origine ethnique ;
- près de 3 participants sur 4 ont été considérés comme en obésité selon l’ensemble des facteurs abordés dans l’analyse ;
- les participants d’origine asiatique et hispaniques avec un IMC apparemment normal apparaissent les plus susceptibles d’obésité sur la base de leur taux de graisse abdominale.
La recherche conforte l’intérêt de prendre en compte différentes mesures de la graisse corporelle, en plus de l'IMC, telles que le tour de taille ou des mesures de la graisse corporelle basées sur la bioimpédance (par exemple, celle des balances intelligentes), mais également de prévenir les biais lors de la prise en charge du patient obèse seulement sur la base de son IMC, et d’élargir donc les critères pris en compte pour la décision clinique.
La décision thérapeutique devrait ne pas dépendre uniquement d'un calcul d'IMC,
mais plutôt d'une image globale de la composition corporelle et de la répartition de l’adiposité, conclut l’auteur principal, le Dr Aayush Visaria, chercheur à la Rutgers Robert Wood Johnson Medical School.
Autres actualités sur le même thème
OBÉSITÉ : L’exercice, la meilleure des défenses contre la graisse cachée
Actualité publiée il y a 5 années 7 moisTRISOMIE 21 : 8 semaines d’exercice transforment la qualité de vie
Actualité publiée il y a 8 mois 2 semainesALIMENTATION : Les pommes de terre regorgent aussi de nutriments essentiels
Actualité publiée il y a 1 année 9 moisOBÉSITÉ : L’ocytocine calme la réponse aux stimuli alimentaires
Actualité publiée il y a 5 années 4 mois
ABONNEMENT PREMIUM
Accédez sans limite à plus de 15 000 actualités