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SCLÉROSE latérale amyotrophique : L’exercice physique, un facteur de risque ??

Actualité publiée il y a 2 années 4 mois 5 jours
Neurology
La sclérose latérale amyotrophique (SLA) pourrait-elle être favorisée par la pratique d’une activité physique intense ? (Visuel adobe Stock 214193307)

La sclérose latérale amyotrophique (SLA) pourrait-elle être favorisée par la pratique d’une activité physique intense ? Cette nouvelle étude relance en effet le débat sur une association possible entre un exercice vigoureux et un risque accru de SLA. Les résultats, publiés dans la revue Neurology, diffèrent selon le contexte de la pratique, travail ou loisirs, l’effort physique intense au travail étant fréquemment associé à d’autres conditions de travail néfastes, dont des expositions toxiques.

 

La SLA est une maladie neurodégénérative rare et progressive qui affecte les cellules nerveuses du cerveau et de la moelle épinière. Les personnes atteintes de SLA perdent la capacité de déclencher et de contrôler les mouvements musculaires, ce qui entraîne souvent une paralysie totale et la mort. La durée de vie moyenne après le diagnostic est estimée de 2 à 5 ans.

 

La recherche soutient l’association possible de la SLA avec une activité physique intense pendant les heures de travail, comme celle associée à certains secteurs (agriculture, métallurgie, travaux publics) : des mouvements répétitifs au travail ou à l'exposition à des produits chimiques ou à la pollution, pourraient alors être indirectement en cause.

L’exercice physique, pendant les loisirs, définitivement hors de cause

Les chercheurs ont suivi 393 participants récemment diagnostiqués avec SLA et 791 témoins, appariées pour l'âge et le sexe, exempts de SLA. Les participants ont renseigné par questionnaire le type et la quantité d'activité effectuée au travail et durant les loisirs aux âges de 20, 30, 40, 50 et 60 ans. Ces estimations ont été converties en équivalents métaboliques (MET), afin de quantifier la dépense énergétique. L’analyse constate que :

 

  • Les participants avec et sans SLA ont un niveau d'activité physique total moyen de 17 à 18 heures MET par semaine ;
  • l'activité physique totale n'était pas associée au risque de SLA lorsque sont pris en compte les niveaux d'activité jusqu'à 5 ans avant le début de l'étude (donc avant le diagnostic de SLA dans la plupart des cas diagnostiqués) ;
  • les participants atteints de SLA montrent une forte baisse d'activité physique au cours des 5 années précédant le diagnostic : cela suggère aussi que le développement de la SLA peut commencer des années avant l'apparition des premiers symptômes ;
  • une activité physique intense au travail est associée à un risque multiplié par 2 de SLA ;
  • le risque de SLA n’est pas augmenté pour les personnes devant faire des efforts physiques légers ou modérés au travail ;
  • 22 % des participants atteints de SLA ont occupé ou occupent un emploi avec une activité physique intense vs 13 % pour les participants exempts de SLA. Ce résultat vaut, même après ajustement avec les facteurs de confusion possibles, dont l'âge, le sexe et le tabagisme ;
  • alors que l’incidence de la SLA est extrêmement faible, même les personnes occupant des emplois exigeant une activité physique intense ont toujours un faible risque de développer la maladie ;
  • l’analyse de la survie chez les personnes atteintes de SLA, révèle que les personnes complètement inactives au début de l'étude, celles ayant les niveaux d'activité les plus élevés (> 25 heures MET par semaine) ou celles qui pratiquaient une activité intense durant leurs loisirs (>5 heures d’exercice intense par semaine) ont les espérances de vie les plus faibles après diagnostic de la SLA ;
  • le taux de survie moyen le plus élevé était associé à 11 heures MET par semaine,

ce qui équivaut à faire du vélo ou de la marche pendant 2 heures par semaine :

« Le message ici est que l'exercice modéré est toujours le meilleur, même après le début des symptômes de la maladie ».

 

L’étude semble donc clore le débat, l’exercice physique n’étant dans certains cas extrêmes, qu’un facteur environnemental indirectement associé aux véritables facteurs de risque.

La pratique de l’exercice physique n’est donc pas un facteur de risque de SLA ! « La bonne nouvelle est que notre étude apporte une preuve supplémentaire que l'activité physique pratiquée dans le cadre des loisirs, comme la marche et le vélo, n'apparaît pas être facteur de risque de SLA », conclut l’auteur principal, le Dr Angela Rosenbohm de l'Université d'Ulm (Allemagne).

 

Cependant le risque de SLA semble accru avec l'effort physique intense associé au travail, dans certaines professions seulement, notamment en raison d'expositions.

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