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STÉATOSE HÉPATIQUE : La vitamine B12 pour inverser la maladie

Actualité publiée il y a 1 année 3 mois 4 semaines
Journal of Hepatology
Les vitamines B peuvent être utilisées pour traiter la stéatose hépatique non alcoolique avancée (Visuel Fotolia 82169039)

La stéatose hépatique est la maladie du foie la plus répandue et oui, les vitamines B pourraient changer la donne : les vitamines B peuvent être utilisées pour traiter la stéatose hépatique non alcoolique avancée, suggère même cette équipe de gastroentérologues de Duke-NUS (Singapour). Leurs travaux, publiés dans le Journal of Hepatology montrent que l'hyperhomocystéinémie est fortement corrélée à la gravité de la stéatohépatite non alcoolique, une complication de la stéatose non alcoolique ou « maladie du foie gras ».

 

La NASH : non alcoholic steatohepatitis, une forme de « NAFLD » ou nonalcoholic fatty liver disease est caractérisée par l'accumulation de graisse dans le foie. C’est la maladie du foie la plus courante dans le monde. Elle touche plus de 90% des personnes obèses, 60% des diabétiques et jusqu'à 20% des personnes de poids normal. Le foie peut « rester gras » sans perturbation de sa fonction normale mais cet état peut également évoluer vers une stéatohépatite non alcoolique, une forme plus agressive de stéatose hépatique associée à une inflammation et à une fibrose, une condition qui peut à son tour évoluer vers la cirrhose puis le cancer du foie et le décès. Sans rapport avec la consommation d'alcool par définition, le premier stade de la stéatose hépatique non alcoolique est asymptomatique.

 

« Alors que le dépôt de graisse dans le foie est réversible à ses débuts, la progression vers la NASH provoque un dysfonctionnement hépatique, une cirrhose et augmente le risque de cancer du foie », rappelle l’auteur principal, le Dr Madhulika Tripathi, chercheur en médecine cardiovasculaire et métabolique à la Duke-NUS. Actuellement, il n'existe aucun traitement pharmacologique pour la NASH et les mécanismes de la maladie restent mal compris. Bien que les scientifiques sachent que la NASH est associée à des taux sanguins élevés d'un acide aminé, l’homocystéine, ils ignorent son rôle dans le développement de la maladie.

 

L’équipe décrypte ce mécanisme et révèle que qu’une simple vitamine, la vitamine B12 pourraient prévenir ou contribuer à traiter la stéatohépatite non alcoolique.

L’hyperhomocystéinémie corrélée à la stéatohépatite non-alcoolique (NASH)

Le régime alimentaire occidental, généralement riche en fructose, peut entraîner une élévation des taux sériques et hépatiques d'homocystéine dans le sang, une condition connue sous le nom d'hyperhomocystéinémie. L’équipe montre ici que :

 

  • l’hyperhomocystéinémie est directement proportionnelle à la gravité de la stéatohépatite ;
  • l'hyperhomocystéinémie provoque l'homocystéinylation de la protéine clé de l'autophagie STX17, ce qui induit l’inhibition de l'autophagie au cours du développement et de la progression de la NASH ;
  • précisément, au fur et à mesure que les niveaux d'homocystéine augmentent dans le foie, l'acide aminé l'homocystéine se fixe à différentes protéines hépatiques, modifiant leur structure et entravant leur fonctionnement. En particulier, lorsque l'homocystéine est attachée à une protéine appelée syntaxine 17, elle empêche la protéine de jouer son rôle de transport et de digestion des graisses, dans le cadre du processus d'autophagie, un processus cellulaire essentiel par lequel les cellules éliminent les protéines mal formées ou les organites endommagés, au cours du métabolisme des acides gras. Cela favorise le développement et la progression de la stéatose hépatique vers la NASH.

 

La supplémentation en vitamine B12 et en folate permet non seulement de restaurer l'autophagie mais de réduire la sévérité de la NASH.

Les chercheurs montrent sur des modèles précliniques de stéatose hépatique, qu’une supplémentation en vitamine B12 et de l'acide folique augmente les niveaux de syntaxine 17 dans le foie et rétablit l'autophagie. Cette supplémentation ralentit la progression de la NASH et inverse l'inflammation et la fibrose du foie.

 

Ainsi, l’étude suggère qu’une thérapie relativement peu coûteuse, une supplémentation en vitamine B12 et en acide folique, pourrait prévenir et/ou retarder la progression de la NASH. Enfin, les niveaux d'homocystéine sérique et hépatique pourraient constituer un excellent biomarqueur de la gravité et de l’évolution de la NASH.

 

Des résultats clés pour les millions de personnes atteintes de stéatose hépatique non alcoolique.

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