STRESS et POLLUTION : Un coup double porté à la cognition
Le mélange de stress et de pollution démultiplie le risque de développement de troubles cognitifs chez l’Enfant. Au-delà du risque déjà documenté, de troubles mentaux chez l’enfant exposé à la pollution, ces chercheurs de l'Université Columbia révèlent en effet un effet démultiplicateur de la combinaison fréquente de ces 2 facteurs, stress et pollution, sur le risque de troubles cognitifs et neurologiques. Ces données présentées dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry soulignent l'importance des programmes de santé publique visant à réduire l'exposition fréquente des plus défavorisés à ce double facteur de risque.
Plus simplement, l’étude conclut que les enfants exposés au stress en début de vie et à la pollution de l'air in utero, présentent des difficultés d’attention et un risque accru de troubles cognitifs. Or le stress en début de vie est plus fréquent chez les jeunes issus de milieux défavorisés, qui vivent aussi souvent dans des zones exposées à la pollution atmosphérique.
Le risque de psychopathologie est le résultat d’interactions de facteurs familiaux et environnementaux.
De très nombreuses études ont documenté le rôle de la pollution et des neurotoxiques environnementaux dans le risque psychiatrique chez l’Enfant. Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), en forte concentration dans la pollution atmosphérique ont été mis en cause, l’exposition prénatale aux HAP étant aujourd’hui documentée comme associée à des résultats physiques, comportementaux et cognitifs défavorables, ainsi qu'à une augmentation du risque psychiatrique.
Le stress de la vie, en particulier au début de la vie, est également un facteur très bien documenté de troubles de la santé mentale.
Cette étude est l'une des premières à examiner les effets combinés de la pollution atmosphérique et du stress au début de la vie.
Stress et pollution : un coup double porté à la santé cognitive de l’Enfant
Les chercheurs ont analysé les données de la cohorte de naissance CCCEH Mothers and Newborns longitudinal birth cohort study. Les mères participant à l’étude ont porté un sac à dos de surveillance de l'air au cours du troisième trimestre de la grossesse pour mesurer leur exposition aux polluants atmosphériques. Lorsque leur enfant a eu 5 ans, les mères ont renseigné leur exposition au stress quotidien en fonction de différents items. Les mères ont également renseigné les éventuels symptômes psychiatriques de leur enfant aux âges de 5, 7, 9 et 11 ans.
- L'effet combiné de la pollution de l'air et du stress au début de la vie est observé chez l’enfant à l'âge de 11 ans via l’incidence du TDAH, des comportements obsessionnels, l'inflammation et la structure et la fonction cérébrales.
L’auteur principal, le Pr David Pagliaccio, professeur de neurobiologie à Columbia résume : « L'exposition prénatale aux hydrocarbures aromatiques polycycliques, un neurotoxique courant dans la pollution de l'air, semble amplifier ou maintenir les effets du stress social et économique précoce sur la santé mentale des enfants. (…) Or, les enfants qui grandissent dans des conditions défavorisées sont plus susceptibles de subir ces deux facteurs à la fois, un stress vital et une exposition à ces produits chimiques neurotoxiques ».
Les chercheurs appellent les autorités à développer des programmes de santé publique qui ciblent les familles et les enfants exposés à ces facteurs de risque critiques, pour préserver non seulement leur santé physique, mais aussi leur santé psychologique et cognitive.
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