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TARV : Exposition in utero et risque accru de microcéphalie chez l'enfant

Actualité publiée il y a 4 années 5 mois 1 jour
The Lancet HIV
Le risque de microcéphalie est plus élevé chez les enfants de femmes ayant pris un antirétroviral, l'efavirenz pendant la grossesse

Cette étude financée par l’Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development (NICHD/NIH) révèle des risques plus élevés de microcéphalie chez les enfants de femmes ayant pris un antirétroviral, l'efavirenz pendant la grossesse. Si la transmission périnatale du VIH a considérablement diminué avec les schémas thérapeutiques de PTME par traitement antirétroviral (TARV) combiné, les complications chez les enfants exposés in utero au VIH mais non infectés méritent une surveillance continue. Cette équipe de la Harvard T.H. Chan School of Public Health (Boston) révèle que l’exposition in utero à certains antirétroviraux est associée à un risque accru de microcéphalie chez les enfants exposés au VIH mais séronégatifs.

 

Les chercheurs ont évalué des enfants âgés de moins de 18 ans exposés au VIH mais non infectés, participant à l’étude multisites Surveillance Monitoring for ART Toxicities (SMARTT). La mesure du tour de tête faisait partie de ces évaluations. La microcéphalie a été définie comme un tour de tête à 36 mois < au 2è percentile en regard des courbes de croissance des US Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

L’exposition in utero à l’efavirenz s’avère associée à un risque accru de microcéphalie

 

Le fonctionnement neurodéveloppemental a été comparé entre enfants exposés au VIH, séronégatifs, avec ou sans microcéphalie. Durant le suivi de l’étude, soit de 2007 à 2017, cette mesure du tour de tête a été effectuée chez 3.055 jeunes participants. L’analyse constate que :

  • l'incidence cumulée de la microcéphalie sur une médiane de suivi de 5 ans atteint 5,2%, soit 159 enfants ;
  • l’exposition in utero à l’efavirenz (4,7% des bébés ont été exposés) est associée à un risque accru de 120 à 160% de microcéphalie selon les critères retenus ;
  • ainsi, sur les 141 enfants exposés in utero à l'efavirenz, 14 (9,9%) étaient atteints de microcéphalie, vs 142 (5%) des 2.842 non exposés à l'efavirenz ;
  • cette association est plus marquée chez les enfants exposés à des TARV combinés comportant l’éfavirenz, la zidovudine et la lamivudine que ceux comprenant du ténofovir et de l'emtricitabine ;
  • l'exposition in utero au darunavir semble réduire le risque de microcéphalie de moitié.
  • Enfin, les enfants exposés au VIH, non infectés, avec microcéphalie obtiennent des scores moyens plus faibles aux évaluations neurodéveloppementales à l'âge de 1 et 5 ans et une prévalence plus élevée de troubles neurodéveloppementaux que les enfants exempts de microcéphalie.

 

 

Prendre en compte des alternatives thérapeutiques possibles à l'efavirenz dans le cadre du TARV de première intention chez la femme enceinte séropositive est donc primordial. Car les enfants nés de femmes sous TARV comportant l'éfavirenz sont 2 à 2,5 fois plus susceptibles de présenter une microcéphalie, ou une tête de petite taille, avec également un risque plus élevé de retard de développement.

 

Les chercheurs précisent bien que l'exposition in utero à tous les autres types de TARV n'est pas associée à un risque plus élevé de microcéphalie.

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