TDAH, ALZHEIMER : Remuscler son cerveau, c’est possible
C’est un exemple possible de thérapie de renforcement cognitif « qui marche » et illustre que, comme le corps, le cerveau peut être entraîné à prévenir ou récupérer d’une maladie ou d’un trouble de la santé mentale. Ici, il s'agit bien d'un entraînement visant l'amélioration de la neuroplasticité, un peu comme un entraînement sportif visant la force ou la souplesse musculaires. L’étude publiée dans le Journal of Alzheimer's Disease Reports révèle qu'un programme de remise en forme cérébrale révolutionnaire adapté aux patients atteints de TDAH (Trouble du Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité), de commotion cérébrale et de perte de mémoire permet de regagner considérablement en capacité cognitive mais aussi en qualité de vie.
Ainsi, le Dr Majid Fotuhi, neurologue, professeur à la Washington University, à la Johns Hopkins University and à la Harvard Medical School et expert de la mémoire, de l'attention et du vieillissement en bonne santé, met l'accent sur les interventions non médicamenteuses, un bon point alors qu’il n’existe pas de médicament curatif contre les dysfonctionnements et le déclin cognitifs, et la maladie d’Alzheimer.
Un programme multidisciplinaire de 12 semaines
Le programme consiste en un coaching cérébral et un biofeedback 2 fois par semaine et des interventions spécifiques sur le mode de vie.
Ce suivi montre que le programme permet des améliorations remarquables de la mémoire, de l'attention, de l'humeur, de la vigilance et/ou du sommeil. Ces résultats confirment, au-delà du programme lui-même,
l’intérêt et la faisabilité de la réadaptation cérébrale
et ajoutent également à la preuve de l'efficacité des interventions personnalisées multidisciplinaires.
« L'accent mis par le programme sur l'amélioration de la neuroplasticité par des interventions non médicamenteuses présente un grand potentiel pour les personnes qui souffrent d'un manque d'attention, de symptômes persistants de commotion cérébrale ou de pertes de mémoire. Il offre également de l'espoir et une voie vers une fonction cérébrale globale améliorée et une meilleure qualité de vie pour les personnes à risque ou à début de maladie d'Alzheimer », résume l’auteur.
L’étude est menée auprès de 223 participants, dont des enfants et des adultes, suivis durant 2 ans. 71 participants étaient atteints de TDAH, 88 de syndrome post-commotion cérébrale et 64 de perte de mémoire ou de troubles cognitifs. Les participants ont subi une évaluation neurocognitive approfondie, comprenant des tests de mémoire verbale, d'attention complexe, de vitesse de traitement, de fonctionnement exécutif et d'indice de neurocognition. De plus, ils ont rempli des questionnaires concernant le sommeil, l'humeur, l'alimentation, l'exercice, les niveaux d'anxiété et la dépression. Ces tests ont été répétés à la fin du suivi. Des mesures EEG ont également été réalisées avant et après le programme afin de surveiller les changements dans l'activité cérébrale. L’analyse révèle :
- des améliorations statistiquement significatives dans tous les sous-groupes de patients ;
- à la fin du programme, 60 % à 90 % des participants avaient obtenu des scores plus élevés aux tests cognitifs et signalé une réduction de leurs symptômes cognitifs, de troubles du sommeil et émotionnels ;
- l’amélioration la plus significative est observée dans le fonctionnement exécutif pour tous les participants.
La neuroplasticité à tout âge ?
Les interventions axées sur la neuroplasticité mises en œuvre dans cette étude ne se limitaient pas à des groupes d'âge ou à des conditions spécifiques. Elles peuvent être utilisées par toute personne préoccupée par le TDAH, des symptômes de commotion cérébrale ou la perte de mémoire.
Ces interventions qui améliorent la biologie du cerveau apportent une meilleure fonction cognitive, une meilleure humeur et un meilleur sommeil. Ce sont des interventions non médicamenteuses, donc sans effet indésirable, accessibles à tous et peu coûteuses.
Enfin, les résultats sont plus évidents et encourageants lorsque les patients subissent une évaluation de base, puis reçoivent un coaching personnalisé pour améliorer aussi certains facteurs de mode de vie, dont l'alimentation, le sommeil, l'exercice, la réduction du stress et l'entraînement cérébral ciblé en fonction de leurs déficits spécifiques.
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