THYROÏDE, anxiété et dépression : La phytothérapie aide aussi
C’est un nouvel espoir pour les patients souffrant de dépression et d'anxiété que l’identification de ce lien significatif entre la dépression, les troubles anxieux et la maladie thyroïdienne chronique. En documentant ce lien, l’équipe de l’Université d'Erlangen-Nuremberg (Allemagne) montre également, dans le JAMA Psychiatry, que de nouveaux traitements spécifiques et que de nouvelles substances médicalement actives, issues de plantes, peuvent aider de nombreux patients, en particulier les femmes, à briser ce cercle vicieux.
La thyroïdite auto-immune est une affection thyroïdienne chronique qui touche environ 10% de la population, généralement aux âges de 30 à 50 ans, et les femmes étant beaucoup plus souvent touchées que les hommes.
10%, c’est également la prévalence approximative de la dépression et des troubles anxieux en population générale.
La thyroïdite auto-immune entraîne une inflammation durable de la glande thyroïde, cependant, en particulier chez les femmes ménopausées, il est facile de manquer l'inflammation de la glande thyroïde, ou de la diagnostiquer comme un symptôme de la ménopause. Or les hormones de la thyroïde influencent le métabolisme et l'équilibre énergétique cellulaire ainsi que les niveaux d'énergie perçus et la psyché.
Ainsi, il est déjà connu que la thyroïdite auto-immune puisse conduire à des symptômes mentaux spécifiques, y compris à une tension intérieure, à l'épuisement, à l'anxiété et à la dépression.
Ces symptômes mentaux spécifiques méritent d'être traités et de nouveaux compléments alimentaires naturels, à base de plantes, émergent - comme le kawa, l’ashwagandha, le galphimia, la passiflore, le gotu kola, la camomille, le ginkgo, la mélisse et le chardon-Marie, l'orange amère, la sauge... et bien d'autres...- révélant de nouveaux bénéfices pour la santé humaine, dont des effets neuroprotecteurs, sédatifs et antidépresseurs.
L'étude précise ici ce lien fort entre la dépression et les troubles anxieux, et la thyroïdite auto-immune. Les auteurs expliquent avoir été consultés par plusieurs centaines de personnes souffrant de dépression et d'anxiété et avoir alors noté ce lien marqué entre ces deux conditions et la thyroïdite auto-immune, en particulier chez les patients souffrant des troubles mentaux. Ces cliniciens ont donc souhaité étudier la corrélation plus en détail. C’est aujourd’hui une méta-analyse de 21 études indépendantes portant sur un total de 36.174 participants, dont 35.168 atteints de dépression et 34.094 souffrant d'anxiété.
Un soulagement avec le diagnostic initial de thyroïdite auto-immune : la plupart des patients ressentent un certain soulagement après avoir reçu le diagnostic de thyroïdite, car très souvent ils n'ont reçu auparavant aucune explication à leurs symptômes. Ainsi, l’analyse des données d’études sélectionnées montre que :
- les patients atteints de thyroïdite auto-immune sont 3,5 fois plus susceptibles de souffrir de dépression, 2,3 fois plus susceptibles de souffrir d'anxiété.
- Au global, les patients atteints thyroïdite auto-immune représenteraient plus de 40% de tous les cas de dépression et 30% de tous les cas d'anxiété.
Reconnaître la maladie et le lien : l’analyse apporte également aux médecins une description basée sur une recherche approfondie de la littérature et donc les symptômes permettant de reconnaître le lien et de prescrire un traitement spécifique. En première intention, des antidépresseurs qui n'affectent pas le poids des patients, et l'oligoélément sélénium à un stade précoce. Il s’agit également de s'assurer que les patients soient bien informés de ce lien fréquent entre les 3 conditions. Enfin, les auteurs recommandent « le dépistage » de tous les patients diagnostiqués avec la dépression et l'anxiété.
Le traitement "symptômatique" de la dépression et de l'anxiété s'impose, y compris lorsque ces troubles sont en corrélation avec une thyroïdite :
Au-delà des anti-dépresseurs standards, de nouvelles données probantes viennent progressivement documenter l'efficacité d’interventions complémentaires et alternatives pour traiter l'anxiété et la dépression. Si ces données doivent encore être renforcées, certaines médecines alternatives, dont l'acupuncture, l'aromathérapie ou encore la méditation de pleine conscience, sont de plus en plus largement utilisées.
Les compléments alimentaires et la phytothérapie prennent également une place de choix : des données prometteuses continuent d'émerger sur l'utilisation des acides gras oméga-3, contre la dépression. De nouvelles substances extraites de plantes, proposées sous forme de gélules, de sachets ou de poudre, comme le kawa ou l’ashwagandha, révèlent de nouveaux bénéfices pour la santé humaine, dont des effets neuroprotecteurs, sédatifs et antidépresseurs.
A ce jour, plus d’une vingtaine de plantes ont été documentées,
dans la littérature médicale et scientifique pour leurs effets anxiolytiques et/ou antidépresseurs.
Des substances naturelles, qui sous réserve d’être mieux documentées, promettent des phytothérapies complémentaires prometteuses, contre les symptômes d'anxiété et dépressifs, associés ou non à la thyroïdite auto-immune.
Sources :
- JAMA Psychiatry 2018 DOI : 10.1001/jamapsychiatry.2018.0190 Association of Depression and Anxiety Disorders With Autoimmune Thyroiditis- A Systematic Review and Meta-analysis
- Current Opinion in Psychiatry Jan, 2008 DOI: 10.1097/YCO.0b013e3282f2d814 Complementary and alternative medicine in the treatment of anxiety and depression
- CNS Drugs - Plant-Based Medicines for Anxiety Disorders, Part 2 8 May, 2013 DOI : 10.1007/s40263-013-0059-9 A Review of Clinical Studies with Supporting Preclinical Evidence
- Pharmaceutics 24 March, 2023 DOI : 10.3390/pharmaceutics15041057 Ashwagandha (Withania somnifera)—Current Research on the Health-Promoting Activities: A Narrative Review
- Annals of Clinical Psychiatry May 2019 DOI : 10.1177/10401237190310020 Effects of a standardized extract of Withania somnifera (Ashwagandha) on depression and anxiety symptoms in persons with schizophrenia participating in a randomized, placebo-controlled clinical trial
Cette actualité a été publiée le 5/05/2025 par
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