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TREMBLEMENTS ESSENTIELS : La neuromodulation en question

Actualité publiée il y a 4 années 2 mois 2 jours
Science Translational Medicine
Les tremblements essentiels touchent près de 4% des personnes âgées de plus de 40 ans

Cette équipe du Centre médical Irving de l'Université Columbia associe pour la première fois aux tremblements essentiels, des ondes cérébrales hyperactives à la base du cerveau. Ces ondes cérébrales inhabituelles dans le cervelet suggèrent le recours possible à de nouveaux traitements, comme la stimulation transcrânienne à courant continu (tDCS : transcranial direct-current stimulation) ou la stimulation magnétique transcrânienne (TMS : transcranial magnetic stimulation) pour réduire les tremblements.

Les tremblements essentiels sont un trouble du mouvement courant puisqu’ils touchent près de 4% des personnes âgées de plus de 40 ans. Le trouble provoque des tremblements rythmiques involontaires généralement dans les mains, mais également des bras et de la tête, entraînant des difficultés de fonctionnement et une réduction du bien-être et de la qualité de vie.

Certains bêta-bloquants et médicaments antiépileptiques peuvent permettre, mais chez certains patients seulement, de réduire les symptômes, mais avec effets secondaires, tels que la fatigue et l'essoufflement.

Chez la plupart des participants, de fortes oscillations (entre 4 et 12 Hz) dans le cervelet. Or ces oscillations ne sont pas présentes chez les 20 témoins exempts de tremblements

Une activité cérébrale excessive dans le cervelet

De précédentes études avaient déjà suggéré des changements dans le cervelet de personnes souffrant de tremblements essentiels, rappelle l’auteur principal, le Dr Sheng-Han Kuo, professeur de neurologie à Columbia. « Notre étude précise comment ces changements structurels affectent l'activité cérébrale et induisent ces tremblements ». Les chercheurs utilisent ici une nouvelle technique d'encéphalogramme pour rechercher des ondes cérébrales inhabituelles dans cette zone du cerveau chez 20 patients atteints de tremblements essentiels. Ils constatent :

  • chez la plupart des participants de fortes oscillations (entre 4 et 12 Hz) dans le cervelet. Or ces oscillations ne sont pas présentes chez les 20 témoins exempts de tremblements ;
  • de plus, la sévérité des tremblements semble associée à des oscillations plus fortes.

 

 

Une relation de cause à effet, entre oscillations cérébrales et tremblements : chez la souris modèle de tremblements essentiels, le même constat est effectué. L’équipe montre que ces tremblements peuvent être activés et désactivés en stimulant certains neurones dans le cerveau de la souris. L’étude établit ainsi une relation causale entre les oscillations cérébrales et les tremblements.

 

Un excès de synapses ? Sur du tissu cérébral post mortem de patients atteints de tremblements essentiels, l'équipe de Columbia observe un nombre anormalement élevé de synapses ou de connexions entre deux types de cellules nerveuses présentes dans le cervelet - les fibres grimpantes (axones) et les cellules de Purkinje. Les chercheurs montrent que la formation de ces synapses semble influencée par une protéine, appelée « glutamate receptor delta 2 ». Lorsque cette protéine est sous-exprimée, tout excès de synapses qui se forme entre les fibres grimpantes et les cellules de Purkinje n'est pas éliminé, ce qui entraîne un excès de connexions neuronales. La restauration de la protéine, en revanche, permet de supprimer les tremblements essentiels.

 

Vers de nouveaux traitements : ces résultats incitent à tester des techniques de neuromodulation (tDCS, TMS) ou des médicaments permettant de réduire la transmission entre les fibres grimpantes et les cellules de Purkinje ou encore, d’augmenter l'expression de la protéine « glutamate receptor delta 2 » dans le cerveau.

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