TROUBLE BIPOLAIRE : La piste prometteuse des Omega-6

Cette étude, menée par une équipe de l’University of South Australia; UniSA Clinical and Health Sciences est la première à révéler la capacité d’un acide gras oméga-6, l'acide arachidonique à réduire le risque de trouble bipolaire. Ces travaux, publiés dans la revue Biological Psychiatry, ouvrent la voie à d'éventuelles interventions liées au mode de vie ou à l'alimentation, contre ces troubles de l'humeur débilitants.
Le trouble bipolaire est caractérisé par des épisodes récurrents de manie et de dépression. Bien que son étiologie soit encore floue, de précédentes recherches ont montré que la maladie bipolaire est largement héréditaire. Ces nouvelles données indiquent un lien entre le trouble bipolaire et l'altération des taux de certains métabolites et soutiennent ainsi l'idée selon laquelle les métabolites circulants jouent un rôle étiologique important dans ce trouble, et d'autres troubles psychiatriques.
Une propension génétique à des taux circulants plus élevés de lipides contenant de l'acide arachidonique, un acide gras polyinsaturé oméga-6 présent dans les œufs, la volaille et les fruits de mer, s’avère ici associée à un risque plus faible de trouble bipolaire.
L’auteur principal, le Dr David Stacey, de l’Australian Centre for Precision Health, University of South Australia explique : « De plus en plus de preuves indiquent le rôle des métabolites dans le trouble bipolaire et d'autres troubles psychiatriques. En identifiant les métabolites qui jouent un rôle causal dans le trouble bipolaire, nous espérons pouvoir développer à terme des interventions de mode de vie ou de régime alimentaire permettant de traiter ces troubles ».
L’étude utilise la randomisation mendélienne, qui utilise des outils de nature génétique et identifie finalement :
- 33 métabolites présents dans le sang et associés au trouble bipolaire, pour la plupart des lipides ;
- un groupe de gènes de risque de trouble bipolaire (FADS1/2/3), qui code pour les enzymes associées au métabolisme lipidique et médie l'association entre le trouble bipolaire et les niveaux d'acide arachidonique et d'autres métabolites ;
- ce groupe pourrait constituer des biomarqueurs sanguins du risque de trouble bipolaire ;
- une propension génétique à des niveaux plus élevés d'acide gras d'acide arachidonique est associée à un risque plus faible de trouble bipolaire, alors que l'inverse était vrai pour les lipides contenant un acide linoléique.
L'acide arachidonique est un acide gras oméga-6 largement présent dans le corps et le cerveau qui contribue à la santé des membranes cellulaires. Puisque l’acide arachidonique est synthétisé à partir de l’acide linoléique dans le foie, cela suggère que les voies de synthèse de l’acide arachidonique sont importantes pour le trouble bipolaire. Compte tenu de sa présence dans le lait maternel, l'acide arachidonique est considéré comme essentiel au développement du cerveau du nourrisson et est ajouté aux préparations pour nourrissons dans de nombreux pays. Par conséquent, il pourrait exercer un effet sur le risque de trouble bipolaire en affectant les voies neurodéveloppementales, ce qui serait cohérent avec les visions contemporaines du trouble bipolaire en tant que trouble neurodéveloppemental. L'acide arachidonique peut provenir directement de la viande et des produits de la mer ou être synthétisé à partir d'acide linoléique alimentaire (par exemple, noix, graines et huiles).
Cette recherche est la première à mettre en évidence ce rôle clé de l'acide arachidonique dans ou vs le trouble bipolaire. Des études précliniques et des essais contrôlés randomisés vont maintenant préciser la valeur préventive ou thérapeutique des suppléments d'acide arachidonique,
en particulier chez les personnes dont la voie de synthèse de l'acide arachidonique est compromise ou dont les sources alimentaires naturelles en acide arachidonique sont limitées.
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