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OBÉSITÉ: Mais où est le mal avec la malbouffe ?

Actualité publiée il y a 8 années 2 mois 4 semaines
Nutrition, Metabolism & Cardiovascular Diseases

Les snacks, plats préparés et autres aliments transformés peuvent rendre service, mais à quel prix pour la santé ? C’est une question somme toute banale. Cependant ces scientifiques de l'Université de Leicester (Angleterre) se sont attardés sur un type de molécules particulier, présent dans la « junk food »: les « PAMPs » (pour pathogen-associated molecular patterns). Des composés associés à des voies moléculaires néfastes pour la santé, dont l'inflammation. L'étude montre qu'une partie du "mal" de la malbouffe réside bien dans des niveaux élevés de « PAMPs », associés à plusieurs facteurs de risque cardio-métaboliques. Conclusions dans la revue Nutrition, Metabolism & Cardiovascular Diseases.

Les PAMPs sont des molécules associées à des bactéries infectieuses, de sorte que comme une infection, elles peuvent déclencher une réponse immunitaire et l'inflammation. Alors qu'une inflammation chronique peut déclencher la maladie chronique, les chercheurs ont donc tenté d'évaluer les effets relatifs d'un régime riche en PAMPs vs pauvre en PAMPs sur un certain nombre de biomarqueurs associés à la réponse immunitaire.


1. Dans un premier temps, les chercheurs de l'Université de Leicester ont suivi 24 hommes en bonne santé, âgés en moyenne de 38 ans.

- Pendant les 7 premiers jours, les participants ont reçu des conseils alimentaires pour limiter leurs apports en PAMPs (fruit frais, légumes frais, poisson et viandes maigres) et tenu un journal alimentair pour vérification.

- Durant 4 jours consécutifs, les participants ont reçu chaque jour 2 repas riches en PAMPs et ont subi, avant et après chaque repas un prélèvement sanguin pour l'analyse des différents biomarqueurs.

2. Dans un second temps,

- 13 autres participants, en bonne santé, âgés en moyenne de 28 ans ont reçu des beignets d'oignon fabriqués à partir d'oignon haché frais. Les chercheurs ont surveillé l'impact sur les mesures de l'inflammation dans le sang pendant 24 heures.

- Puis les participants ont suivi durant 2 semaines un régime alimentaire normal,

- ils ont enfin été invités à consommer des beignets d'oignons pré-cuisinés riches en PAMPs. Les mêmes analyses ont été effectuées.

L'analyse confirme les effets néfastes d'apport élevés en PAMPs:

· des niveaux généralement élevés de PAMPs dans de nombreux aliments transformés tels que les tartes, viennoiseries, pâtisseries, plats cuisinés,

· un régime alimentaire à faible teneur en PAMPs -ici durant 7 jours- réduit les niveaux de certains marqueurs de l'inflammation, la numération des globules blancs numération est réduite de 12%, le taux de cholestérol de -0.69 mmol / l, et même le poids corporel et le tour de taille sont réduits (- 0,7 kg / -1,6 cm). En revanche, la sensibilité/résistance à l'insuline, un marqueur du risque de diabète, n'est pas affectée.

· Un régime alimentaire riche en PAMPs inverse tous ces effets, et partiellement la perte de poids. La numération des globules blancs remonte de 14% et le tour de taille de 1,2 cm.

· Enfin, la comparaison des effets induits par des aliments totalement identiques hors leur teneur en PAMPs confirment cette différence pour les marqueurs inflammatoires 24 heures après leur consommation.

Les chercheurs appellent donc à réduire la consommation de « junk food » sous peine d'augmentation des marqueurs et donc des facteurs de risque cardio-métabolique. L'identification des effets de ces molécules PAMPs contribue à expliquer l'association observée entre la consommation d'aliments transformés et le risque de maladies cardio-métaboliques.

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