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ALCOOL : Des preuves de l'altération de l'activité cérébrale chez les binge drinkers

Actualité publiée il y a 6 années 5 mois 3 semaines
Frontiers in Behavioral Neuroscience
Le binge-drinking a des effets tangibles sur le cerveau jeune, comparables à ceux observés chez les alcooliques chroniques.

Des anomalies bien spécifiques dans l'activité cérébrale des jeunes à consommation excessive d'alcool, peut-être un marqueur précoce de lésions cérébrales et de retard de développement, c’est la conclusion de cette équipe de l’Université de Minho (Portugal) qui a passé à la loupe l'activité cérébrale de ces jeunes. Des résultats comparables aux effets du cannabis sur des cerveaux encore en développement …

Le binge drinking est défini comme la consommation de 5 boissons alcoolisées ou plus pour les hommes et 4 ou plus chez les femmes sur une période de 2 heures. Cette consommation excessive d'alcool en une occasion est extrêmement fréquente chez les étudiants : environ jusqu'à un tiers d’entre eux seraient des binge drinkers réguliers. De précédentes recherches ont associé la pratique du « binge » à toute une série d’effets négatifs, dont des déficits neurocognitifs, de mauvais résultats scolaires et des comportements à risque. Enfin, si d’autres études ont montré que les cerveaux des personnes alcooliques chroniques présentent une altération de l'activité cérébrale, cette étude confirme ce même effet chez les adolescents, avec ces excès ponctuels. Sa particularité, étudier les effets de cette forme d’excès d’alcool non seulement au cours de différentes tâches impliquant des processus cognitifs tels que l'attention ou la mémoire de travail, mais aussi lorsque le cerveau est au repos.

 

Une altération de l'activité cérébrale au repos : l’étude menée sur des étudiants de première année d'université, qui ont renseigné par questionnaire leurs habitudes de consommation et dont l'activité électrique dans différentes zones du cerveau a été évaluée, montre que par rapport aux abstinents ou aux buveurs raisonnables, les adeptes du binge présentent une altération de l'activité cérébrale au repos. L’analyse révèle en particulier des mesures significativement plus élevées de paramètres électrophysiologiques spécifiques, appelés oscillations bêta et thêta, dans le lobe temporal droit et le cortex occipital bilatéral. Finalement, des altérations très similaires à celles relevées dans le cerveau d’adultes alcooliques chroniques.

 

Une réduction de la capacité de réponse aux stimuli externes et de traitement de l'information serait associée à ces altérations de l’activité du cerveau au repos. Les cerveaux des adolescents continuent de se développer, rappellent les auteurs, ce qui signifie qu'ils sont plus vulnérables aux effets de l'abus d'alcool.

 

En conclusion, le binge-drinking a des effets tangibles sur le cerveau jeune, comparables à ceux observés chez les alcooliques chroniques.

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