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ALCOOL : Les effets confirmés du canal BK

Actualité publiée il y a 2 mois 3 semaines 2 jours
Molecular Psychiatry
L'étude apporte un nouvel aperçu sur une cible moléculaire de l’alcool, le canal BK (Visuel Adobe stock 149032525)

Ces scientifiques du Scripps Research, spécialistes des addictions, apportent un nouvel aperçu sur une cible moléculaire de l’alcool, le canal BK. Des travaux, publiés dans la revue Molecular Psychiatry, qui révèlent de nouvelles protéines pouvant influencer le comportement vis-à-vis de l'alcool et avoir des implications cliniques pour le traitement de l’alcoolodépendance.

 

L'éthanol, le composé présent dans les boissons alcoolisées, interfère avec le fonctionnement normal de très nombreuses molécules biologiques, mais la manière dont chacune de ces interactions contribue aux troubles de la consommation d'alcool est loin d’être comprise. Ainsi, identifier les protéines auxquelles se lie l’éthanol et les interactions qui peuvent favoriser la vulnérabilité à l’alcool peut ouvrir la voie à des thérapies plus efficaces contre les troubles de la consommation d’alcool.

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De précédentes études ont identifié une molécule clé, une protéine largement exprimée dans le cerveau, appelée canal BK. L'éthanol interagit en effet directement avec un composant des canaux BK, appelé sous-unité α, pour faciliter leur ouverture. Cependant, les scientifiques du Scripps se sont rendu compte que cette seule interaction ne pouvait expliquer, à elle-seule, l’alcoolodépendance. Leur recherche démontre aujourd’hui qu’empêcher l’éthanol d’interagir avec la sous-unité BK α ne réduit ni n’augmente la motivation à consommer de l’alcool.

 

L’étude explore, chez la souris modèle, la relation entre la sous-unité BK α et l'éthanol. De précédentes études avaient bien suggéré que la sous-unité BK α était impliquée dans la réponse à l’exposition à l’alcool, mais le rôle de la protéine dans le contrôle de la consommation d’alcool restait mal compris.

 

L’auteur principal, Candice Contet, professeur de médecine moléculaire au Scripps précise que les expériences in vivo sont complexes, car tous les types de cellules réagissent de manière spécifique à cette exposition, et leur réponse dépend également du caractère répété ou prolongé de cette exposition à l’alcool. L’étude, menée chez la souris et à l’aide de diverses manipulations génétiques, confirme :

 

  • l’importance de l’interaction de l’éthanol avec les canaux BK pour la consommation d’alcool chez la souris ;
  • l'alcool modifie les propriétés de déclenchement des neurones de l'habenula médiale, une région du cerveau qui présente des niveaux élevés de canaux BK et qui confère également une résistance à l'éthanol dans les cellules cérébrales de souris
  • d'autres sous-unités du canal BK, β1 et β4, influencent aussi l'augmentation de la consommation d'alcool et apparaissent comme de nouvelles cibles thérapeutiques possibles.

 

« L'éthanol est hautement pléiotrope », concluent les chercheurs, « il est probable que l’interaction de l’éthanol avec les canaux BK contribue à certains de ces effets, mais nous n’avons exploré jusqu’à présent que la pointe de l’iceberg ».

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