ALCOOL: Une méchante interaction entre alcool et NO dans nos poumons

Cette étude apporte une nouvelle raison d'arrêter tout en même temps, alcool et tabac. Ces chercheurs de l’Illinois montrent comment sur un plan biologique et physiologique, une consommation trop régulière et/ou excessive d’alcool impacte aussi l’appareil respiratoire. Leurs conclusions, présentées dans la revue Chest révèlent en effet une « drôle » d’interaction entre l'alcool et l'oxyde nitrique dans nos voies respiratoires qui pourrait bien accroître le risque d'infections.
Les chercheurs de l'University Health System Loyola (Chicago) découvrent ici un nouveau processus induit par la consommation excessive d'alcool. Ils montrent d'abord que les sujets qui consomment trop d'alcool exhalent moins d'oxyde nitrique dans leur souffle, ce qui peut poser problème : car l'oxyde nitrique contribue à protéger nos voies respiratoires contre certaines bactéries nocives et donc contre les infections respiratoires.
L'alcool perturbe l'équilibre des poumons, résume le Dr Majid Afshar, pneumologue à Loyola et auteur principal de l'étude, spécialiste des effets de l'alcool sur les différents organes et systèmes du corps humain. Son équipe, spécialisée sur les réponses moléculaires, cellulaires et physiologiques à la consommation chronique ou aiguë d'alcool, a examiné les données de 12.059 adultes participant à la cohorte NHANES.
- Les buveurs excessifs ont été définis comme les consommateurs de plus d'1 verre par jour en moyenne pour les femmes et de plus de 2 verres par jour pour les hommes et comme les personnes qui boivent de façon excessive au moins 1 fois par mois (4 verres ou plus par épisode pour les femmes et 5 verres ou plus pour les hommes).
L'analyse montre que :
· dans ce large échantillon, 27% des participants étaient des buveurs excessifs.
· Après prise en compte des facteurs de confusion possibles (asthme, tabagisme, alimentation, facteurs socio-démographiques…), les niveaux d'oxyde nitrique exhalé sont réduits chez les buveurs excessifs vs les adultes abstinents.
· L'effet est dose-dépendant : plus la consommation d'alcool est élevée, plus le niveau d'oxyde nitrique baisse.
Le cas du patient asthmatique ! Chez ces patients, la mesure des niveaux d'oxyde nitrique exhalé par test d'haleine apporte une bonne évaluation de la réponse au traitement. Mais si le patient consomme de l'alcool en excès ?? Les chercheurs ajoutent donc l'importance d'une bonne prise en compte de la consommation d'alcool, dans l'interprétation des résultats.
Et pour ceux qui veulent arrêter, de fumer ou de boire, il vaut mieux arrêter tout au même moment !
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