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ALCOOLODÉPENDANCE : La traiter par psilocybine aussi ?

Actualité publiée il y a 1 année 8 mois 1 jour
JAMA Psychiatry
La psilocybine, une substance psychédélique pourrait aussi « aider » dans la prise en charge de la dépendance à l'alcool (Visuel Adobe Stock 360119355)

Plébiscitée jusque-là dans le traitement de la dépression, des troubles de l’humeur ou du syndrome de stress post-traumatique, la psilocybine, une substance psychédélique pourrait aussi « aider » dans la prise en charge de la dépendance à l'alcool, souligne cette équipe de la NYU Langone Health. Ainsi, selon ces données publiées dans le JAMA Psychiatry, 2 doses de psilocybine, permettent, en combinaison avec une psychothérapie, de réduire la consommation excessive d'alcool de 83 % en moyenne chez les gros buveurs.

 

En préambule, les chercheurs rappellent que la consommation d’alcool entraîne des maladies du foie, des accidents corporels, des troubles de l'apprentissage, de la mémoire et de la santé mentale et des décès, sans oublier les énormes pertes économiques et dépenses de santé. Les méthodes actuelles pour prévenir la dépendance et le sevrage comprennent les conseils psychologiques, des thérapies cognitivo-comportementales, des programmes supervisés de désintoxication et quelques traitements médicamenteux qui atténuent les envies (craving). Cependant, de nombreuses personnes ne répondent pas à ces thérapies.

 

Alors que de précédentes recherches avaient déjà identifié la psilocybine comme un composé efficace à soulager l'anxiété et la dépression chez les personnes atteintes de forme graves de cancer, l’équipe a émis l’hypothèse que la psilocybine pourrait être prometteuse aussi pour les troubles liés à la consommation d'alcool et d'autres dépendances. L’étude montre que ce composé présent dans les champignons psychédéliques pourrait trouver ainsi une nouvelle indication.

1 patient sur 2 traités a ainsi totalement arrêté de boire, 8 mois plus tard.

L’étude, randomisée en double aveugle, est menée auprès de 93 hommes et femmes souffrant de dépendance à l'alcool et répartis pour recevoir soit 2 doses de psilocybine, soit un placebo antihistaminique. Tous ont également suivi jusqu'à 12 séances de psychothérapie, avant et après les traitements médicamenteux. Ensuite, les participants ont été invités à indiquer la fréquence des épisodes de forte consommation d'alcool au cours des semaines 5 à 36 de l'étude et fourni des échantillons de cheveux et d'ongles pour confirmation des données autodéclarées. Tous les participants se sont ensuite vu proposer une 3è dose de psilocybine afin de permettre à ceux qui avaient précédemment reçu un placebo d'avoir aussi l’opportunité d'être traités avec le médicament psychédélique.

 

Au cours du suivi de 8 mois,

 

  • les participants du groupe d’intervention ont réduit leur consommation d'alcool de 83 % par rapport à leur consommation avant le début de l'étude ;
  • les participants du groupe témoin de 51 % ;
  • à 8 mois, 48 % des participants du groupe d’intervention avaient complètement arrêté l’alcool, vs 24 % pour le groupe « placebo ».

 

La thérapie par psilocybine apparaît ainsi prometteuse pour traiter aussi les troubles liés à la consommation d'alcool, résume l'auteur principal, le psychiatre Michael Bogenschutz, directeur du NYU Langone Center for Psychedelic Medicine :

 

« Alors que la recherche sur les substances psychédéliques se développe, nous leur trouvons de plus en plus d'applications possibles pour les troubles de la santé mentale. Au-delà des troubles liés à la consommation d'alcool, cette approche peut s'avérer utile dans le traitement d'autres dépendances telles que le tabagisme et l'abus de cocaïne et d'opioïdes ».

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