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ALIMENTATION et RISQUE CARDIAQUE : Démêler le vrai du faux

Actualité publiée il y a 7 années 8 mois 2 semaines
Journal of the American College of Cardiology

Le premier message de cette étude internationale est que les régimes alimentaires « à la mode » du type smoothies de fruits et de légumes ou encore régime sans gluten pour des personnes non diagnostiquées avec la maladie coeliaque sont dénués de fondement ou sans preuve scientifique de bénéfice pour la santé. Cette revue de la littérature présentée dans le Journal of the American College of Cardiology permet de rappeler quelques bons principes alimentaires pour optimiser sa santé cardiaque -comme « revenir » tout simplement aux légumes verts- et d’éviter les pièges des régimes du moment. Bref, le message, ici dûment documenté, reste d’opter pour u régime alimentaire équilibré et diversifié.

Cet examen de la littérature mené par des cardiologues d'un grand nombre d'instituts de recherche, dont le National Jewish Health (Colorado), l'Université de Caroline du Sud, la, George Washington University School of Medicine, et l'Institut Salud Carlos III (Madrid) met en évidence l'absence de preuves dans la littérature de certains aliments ou nutriments à la mode (e.g. huile de coco, ) dans la prévention de la maladie cardiovasculaire. En revanche, elle vient confirmer les bénéfices d'autres aliments dont l'huile d'olive extra vierge, les fruits rouges comme les myrtilles ou les fraises, les légumes verts à feuille ou les fruits à coque comme les noix. On en revient finalement aux bénéfices reconnus d'un régime de type méditerranéen comportant beaucoup de légumes, de fruits, de noix, de haricots, de céréales, d'huile d'olive et de poisson.


Les chercheurs ont examiné les données disponibles sur un certain nombre de groupes d'aliments pour mieux préciser leurs éventuels bénéfices cardiovasculaires. Quelques-unes de leurs conclusions :

Œufs et cholestérol alimentaire : si le lien entre la consommation de cholestérol alimentaire et de taux de cholestérol est controversé, les auteurs partent ici du parti où tous les aliments riches en cholestérol augmentent le taux de cholestérol sanguin, ils recommandent donc de limiter la consommation de cholestérol alimentaire à partir d'œufs ou de tout autre aliment à haute teneur en cholestérol.

Les graisses et les huiles : les auteurs rappellent que les graisses solides, comme l'huile de coco et l'huile de palme ont des effets nocifs sur le risque cardiovasculaire. Ils réfutent en revanche d'éventuels bénéfices d ces huiles tropicales pour la santé, faute de preuve à l'appui. Ils n'identifient pas non plus de lien bénéfique entre les huiles végétales liquides et des niveaux sanguins inférieurs de cholestérol et d'autres lipides. L'avantage le plus net confirmé ici est celui de l'huile d'olive, dont la consommation est bien associée à une réduction du risque cardiovasculaire.

Les antioxydants qui permettent de lutter contre le stress oxydatif et donc le vieillissement cellulaire trouvent leurs meilleures sources dans les fruits et les légumes et ils sont bien de bons facteurs de réduction du risque cardiovasculaire. Cependant, il n'existe pas de preuve d'un bénéfice d'une forte supplémentation en antioxydants. On retiendra ici l'importance de respecter ses 5 portions de fruits et légumes par jour, voire d'aller jusqu'à 10…, mais l'inutilité, sauf conseil médical, d'opter pour une supplémentation.

Les fruits à coque ont souvent été cités comme aliments de choix dans un régime alimentaire équilibré et pour réduire les risques cardiovasculaires. C'est bien le cas, mais il reste important de contrôler la taille des portions, car les noix sont très calorifiques et peuvent facilement entraîner des apports caloriques excessifs.

Les légumes verts sont, bien évidemment confirmés comme à effets bénéfiques significatifs sur les facteurs de risque cardiovasculaire.

Jus : trop de jus de fruits, ou de légumes est jugé nocif, en particulier lorsque la peau du fruit est ôtée, et même dans le cas d'un jus de fruits pressés avec la peau, les preuves sont inexistantes d'un quelconque bénéfice cardiovasculaire. La préoccupation reste l'augmentation de l'apport calorique, car les jus viennent fréquemment en supplément des aliments solides, et l'addition de sucres. Dans l'ensemble, les chercheurs estiment que jusqu'à preuves du contraire, la consommation d'aliments entiers solides est à préférer.

Régime végétarien : la preuve suggère bien qu'un régime à base de fruits et légumes est de nature à réduire les facteurs de risque cardiovasculaire et la progression de la maladie coronarienne.

Le gluten, on en parle beaucoup et de nombreuses personnes se déclarent, souvent sans diagnostic clinique comme atteints de troubles liés au gluten. En cas de diagnostic clinique, il est exact qu'un régime sans gluten riche en fruits et légumes, en protéines maigres, en noix et les grains entiers est important pour la gestion des symptômes. Mais, en l'absence de trouble réel, aucun bénéfice pour la santé lié à l'exclusion du gluten de son régime alimentaire, n'a été identifié. Le principe est donc dans le doute d'aller consulter.

Bien sûr cette revue de la littérature est centrée sur le risque cardiovasculaire et n'a pas pris en compte d'autres bénéfices (santé musculaire, cognitive…) de certains aliments. On retiendra néanmoins quel que soit « l'angle d'attaque » que les graisses solides et saturées sont nuisibles, les huiles « tropicales » aussi, les boissons sucrées aussi même à base de jus de fruits. Bref, sauf conseil médical spécifique, il vaut mieux éviter le régime typique occidental et s'en tenir au bon vieux régime méditerranéen et varier au maximum ses aliments.


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