ALIMENTS ULTRA-TRANSFORMÉS : Pourquoi c’est une menace majeure pour la santé publique
L'essor mondial des aliments ultra-transformés représente une menace majeure pour la santé publique, selon cette étude internationale, menée à l’Université de Melbourne : ce bilan révèle que les entreprises agroalimentaires sont à l'origine d'une augmentation mondiale de la consommation d'aliments ultra-transformés, nuisible à notre santé, et qu'elles entravent également les mesures gouvernementales susceptibles d'en limiter les effets néfastes.
Cette étude qui fait partie d’une série de 3 séquences sur les aliments ultra-transformés (AUT), réalisée par 43 experts du monde entier, publiée aujourd'hui dans The Lancet, affirme que les preuves de leurs effets nocifs justifient une action immédiate en matière de santé publique et propose une feuille de route pour un changement axé sur une réglementation gouvernementale efficace, la mobilisation des communautés et des régimes alimentaires plus sains et abordables.
Les aliments ultra-transformés comprennent des produits de consommation courante comme les chips, les bonbons et les plats préparés. Fabriqués à partir d'ingrédients transformés et d'additifs, ils contiennent souvent des niveaux élevés de sucre, de sel et de graisses saturées, et leur valeur nutritionnelle est limitée.
L’un des auteurs principaux, Gyorgy Scrinis, professeur à l'École d'agriculture, d'alimentation et des sciences des écosystèmes de l'université de Melbourne, qui a codirigé la série appelle à lutter contre l'ultra-transformation via « une réponse mondiale audacieuse et coordonnée » : « Ce n'est qu'en combinant une réglementation plus stricte des produits alimentaires de mauvaise qualité avec un soutien concret aux choix plus nutritifs que nous pourrons véritablement
promouvoir une meilleure alimentation pour tous ».
- Le premier article examine les données scientifiques démontrant que les aliments ultra-transformés commencent à supplanter des habitudes alimentaires pourtant bien ancrées, dégradent la qualité de l'alimentation et sont associés à un risque accru de nombreuses maladies chroniques liées à l'alimentation ;
- le 2è article suggère les politiques coordonnées à mener pour réglementer et réduire la production, la commercialisation et la consommation d’aliments ultra-transformés ;
Quelles mesures ? Les auteurs proposent des restrictions marketing plus strictes – notamment pour les publicités destinées aux enfants, sur les médias numériques et au niveau des marques – ainsi que l'interdiction des aliments ultra-transformés dans les établissements publics tels que les écoles et les hôpitaux, et la limitation de leurs ventes et de leur espace en rayon dans les supermarchés.
- Le 3è article explique comment ce sont les multinationales, et non les choix individuels, qui sont à l'origine de la « prolifération des aliments ultra-transformés ». Les experts affirment que les entreprises agroalimentaires utilisent des ingrédients bon marché et des méthodes industrielles pour réduire leurs coûts, et combinent cela avec un marketing agressif et des emballages attrayants pour stimuler la consommation. Mais ce n’est pas tout : lobbying auprès des responsables politiques, coordination de centaines de groupes d'intérêt à travers le monde, dons politiques et recours aux procédures judiciaires pour retarder l'adoption de politiques de santé publique.
« Avec un chiffre d'affaires annuel mondial dépassant 1 900 milliards de dollars, les géants de l'agroalimentaire engrangent d'énormes profits en remplaçant les aliments complets et peu transformés par des aliments ultra-transformés et néfastes pour la santé ».
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