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ALLAITEMENT : Comment les mères s'adaptent à ses exigences métaboliques

Actualité publiée il y a 3 semaines 1 heure 16 min
Nature Metabolism
Comment les mères s'adaptent aux exigences métaboliques de l'allaitement et trouvent les ressources nécessaires à la production de lait (Visuel Fotolia 185711031)

Comment les mères s'adaptent aux exigences métaboliques de l'allaitement et trouvent les ressources nécessaires à la production de lait, c’est le processus décrypté par cette équipe du Baylor College of Medicine. Ce mécanisme complexe d’allocation de ressources et d’économie énergie pour maintenir la production de lait, documenté dans la revue Nature Metabolism, implique de multiples acteurs, dont la prolactine, l’hormone responsable de la montée de lait, mais aussi les œstrogènes, des neurones récepteurs d'œstrogènes α (ERα), et l'hypothalamus du cerveau.

 

L'allaitement impose des exigences métaboliques importantes aux mères, auxquelles elles répondent en s’alimentant davantage et en économisant de l'énergie. Des changements hormonaux drastiques surviennent pendant la période de l’allaitement, mais on ignore quelles sont les adaptations métaboliques chez les mères qui allaitent.

 

L’un des auteurs principaux, le Dr Chunmei Wang, professeure de pédiatrie au Centre de recherche sur la nutrition infantile du Baylor, explique le principe de l’étude : « Nous avons regardé sur des modèles animaux comment les hormones et le cerveau interagissent pour s'adapter aux exigences métaboliques auxquelles sont confrontées les mères allaitantes ».

Découverte d’un nouveau mécanisme de régulation de la prolactine

Normalement, les œstrogènes aident à contrôler l'appétit et augmentent la capacité de l'organisme à brûler les graisses, tandis que la prolactine a l'effet inverse. Cependant, pendant l’allaitement, les taux d'œstrogènes chutent et ceux de prolactine augmentent, ce qui entraîne une augmentation de la faim et une réduction de la combustion des graisses afin de compenser les besoins énergétiques supplémentaires liés à la production et à la consommation de lait.

 

L’étude apporte une nouvelle compréhension de ces mécanismes :

 

  • les neurones récepteurs d'œstrogènes α (ERα), situés dans une petite zone de l'hypothalamus deviennent significativement moins actifs pendant la lactation ;
  • lorsque l'ERα est supprimé de ces neurones, les taux de prolactine augmentent, 

  • ce qui induit une augmentation de l’appétit et une économie d’énergie via une réduction de la combustion des graisses ;
  • la simple suppression de l'ERα dans la petite zone identifiée de l'hypothalamus entraine donc des conséquences métaboliques significatives, qui favorisent l’allaitement ;
  • la suppression des neurones ERα chez des souris femelles non allaitantes, entraine des taux élevés de prolactine et des changements similaires à ceux observés pendant l’allaitement : les souris s’alimentent plus et brûlent moins de graisses ;
  • la réactivation de ces neurones chez les souris allaitantes atténue en revanche ces effets.

 

« Nous savions que la prolactine est produite par les cellules hypophysaires, et que les œstrogènes peuvent agir sur ces cellules pour augmenter les taux de prolactine. Nous avons ainsi découvert un nouveau rôle des œstrogènes dans la régulation des taux de prolactine : ils activent les neurones ERα de l'hypothalamus, ce qui inhibe à son tour les taux de prolactine pendant la lactation », résument les chercheurs.

 

Quelles implications ? En mettant en lumière la manière dont le cerveau intègre les signaux hormonaux pour réguler l'équilibre énergétique, l’étude livre des cibles pour traiter l'hyperprolactinémie (taux élevé de prolactine dans le sang), l'obésité, certains symptômes de la ménopause et d'autres pathologies où les taux de prolactine ou d'œstrogènes varient.

En conclusion, des perspectives prometteuses pour un meilleur contrôle neuroendocrinien du métabolisme.


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