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CANCER du SEIN : La prolactine, hormone à la fois nourricière et pro-cancer

Actualité publiée il y a 2 années 11 mois 3 semaines
npj Breast Cancer
Cette hormone "productrice" de lait pendant la grossesse, la prolactine agirait également comme un contributeur majeur de cancer du sein (Visuel Adobe Stock 58155912).

Cette équipe de la Virginia Commonwealth University documente un second effet, celui-là néfaste de l’hormone prolactine, au rôle pourtant vital dans le développement des seins et la production de lait pendant la grossesse : la prolactine agirait également comme un contributeur majeur de cancer du sein. Ces travaux, publiés dans la revue npj Breast Cancer désignent ainsi, pour la première fois, l'hormone comme cible prometteuse de nouveaux médicaments pour traiter plusieurs formes de la maladie.

 

Précisément, 2 études apportent aujourd’hui les preuves solides de cet effet procancéreux de la prolactine. L’auteur principal, le Dr Charles Clevenger, chercheur au VCU Massey Cancer Center a consacré une partie importante de sa carrière scientifique à chercher à comprendre comment la prolactine était impliquée dans la croissance et la progression des tumeurs du sein.

Un récepteur de la prolactine contribue à transformer les cellules mammaires bénignes en cellules malignes

Les hormones ont des protéines à leur surface, appelées récepteurs, qui reçoivent et envoient des messages biologiques et régulent les fonctions cellulaires. L’équipe vient d’identifier une nouvelle forme modifiée du récepteur de la prolactine appelée isoforme intermédiaire du récepteur de la prolactine humaine (hPRLrI) qui induit la formation de tumeurs du sein : cette version modifiée du récepteur de la prolactine interagit avec d'autres formes du récepteur pour transformer les cellules mammaires bénignes en cellules malignes.

La présence de hPRLrI dans les cellules du sein est associée à un cancer du sein triple négatif

avec un taux rapide de croissance et un mauvais pronostic.

 

La double action de la prolactine : cette étude révèle deux actions, l’une bénéfique, l’autre néfaste de la prolactine et permet de mieux comprendre le rôle précis de son récepteur dans le développement du cancer du sein.

Dans la revue Endocrinology, l’équipe montre sur la souris modèle de cancer du sein ER-positif, que :

 

  • en bloquant ce récepteur associé à la prolactine, il est possible de bloquer aussi la croissance tumorale ;
  • en désactivant Stat5, la voie génétique responsable de la production de prolactine, il est également possible de supprimer la croissance tumorale ;
  • les chercheurs décryptent également le processus de régulation de la prolactine et identifient le rôle clé de 2 protéines, HDAC6 et HMGN2 ;
  •  le récepteur des œstrogènes (ER), une hormone largement considérée comme influençant le développement du cancer du sein, interagit avec Stat5 aux sites mêmes où sont également présents HDAC6 et HMGN2.

 

Cela suggère que le récepteur des œstrogènes et le récepteur de la prolactine interagissent avec Stat5 pour initier le développement du cancer du sein. D’ailleurs, le traitement des cellules cancéreuses du sein ER-positives avec un inhibiteur de HDAC6 permet de freiner considérablement la croissance tumorale.

 

En décryptant ce « nouveau » rôle de la prolactine dans la croissance du cancer du sein, ces ravaux désignent de nombreuses et nouvelles cibles thérapeutiques prometteuses. Les inhiber permettrait en effet de ralentir la croissance de ces cancers du sein décrits comme parmi les plus agressifs.

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