ALLERGIE ALIMENTAIRE : Éviction ou habituation ?

Pour quelle stratégie opter en cas d’allergie alimentaire chez le petit enfant ? Cette nouvelle recherche menée à l’Université de Colombie-Britannique (Canada) et publiée dans la revue Clinical & Experimental Allergy, soutient plutôt la stratégie d’habituation -qui semble gagner du terrain : l’analyse conclut en effet, qu'exposer les jeunes enfants à de petites quantités d'aliments auxquels ils sont allergiques est plus sûr que d'éviter complètement ces aliments, ce qui peut « pour le coup » être extrêmement dangereux, voire mortel, en cas d'exposition accidentelle.
L'étude, une revue complète de la littérature publiée sur le sujet, note que :
- l'exposition des enfants d'âge préscolaire à de petites quantités d'allergènes alimentaires, appelée immunothérapie orale, sous la surveillance d’un professionnel de santé, permet de réduire la gravité d'une réaction à la suite à une exposition accidentelle ;
- de plus, retarder l'exposition à un âge plus avancé fait manquer la fenêtre d'opportunité où l'immunothérapie orale est la plus sûre, et prolonge les restrictions alimentaires inutiles ;
- enfin, après avoir évité l'allergie pendant la petite enfance, certaines personnes qui grandissent sans leur allergie ne réintègrent pas l'aliment dans leur régime alimentaire en raison de la peur et de l'anxiété, augmentant ainsi leur risque de développer à nouveau l'allergie.
De plus en plus de preuves sont ainsi en faveur de l’immunothérapie orale, qui, au fil des études, se confirme comme sûre et efficace chez les enfants d’âge préscolaire, à condition d’être pratiquée sous le contrôle d’un professionnel de santé. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour préciser l’impact de l’immunothérapie orale sur la santé et la qualité de vie des enfants.
« Ainsi, la recherche met en évidence
un changement crucial dans la façon dont nous abordons les allergies alimentaires :
passer d’une éviction stricte à une exposition contrôlée dans la petite enfance, ce qui non seulement réduit le risque de réactions graves, mais aide également à prévenir les conséquences négatives à long terme de la vie avec des allergies alimentaires », conclut l’un des auteurs principaux, le Dr Lianne Soller, chercheur à l’Université de Colombie-Britannique.
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