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ALZHEIMER : Hommes, femmes, l'inégalité face à la maladie

Actualité publiée il y a 1 année 10 mois 19 heures
The Journal of Prevention of Alzheimer’s Disease
Si les 2 tiers des patients atteints sont des femmes, ces dernières répondent bien mieux aux interventions personnalisées de gestion et de prévention de la maladie (Visuel Adobe Stock 94550028).

Que ce soit pour la prévention du risque, comme de son traitement, les femmes et les hommes ne sont pas tout à fait à égalité face à la maladie d'Alzheimer, écrivent ces chercheurs de la Florida Atlantic University (FAU). Cette toute première étude visant à définir les différences entre les sexes dans les résultats des interventions cliniques contre la maladie, nous explique un peu mieux pourquoi le sexe est peut-être l'un des facteurs majeurs de risque de la maladie. Avec des résultats cependant prometteurs, présentés dans le Journal of Prevention of Alzheimer’s Disease : si les 2 tiers des patients atteints sont des femmes, ces dernières répondent bien mieux aux interventions personnalisées de gestion et de prévention.

 

L’auteur principal, le Dr Richard Isaacson, directeur de l’Alzheimer's Prevention Clinic de la FAU avec ses collègues de la Weill Cornell Medicine (New York) ont suivi un certain nombre de facteurs chez des patients atteints d’Alzheimer, au fil du temps et des interventions, afin d’évaluer la réponse aux thérapies et d’optimiser notamment les programmes de mode de vie, dont l’exercice et la nutrition, pour ces patients.

Le sexe affecte de manière majeure les résultats des interventions

Suivre la réponse aux interventions personnalisées, selon le sexe : si de précédentes études ont plutôt regardé l’influence des hormones sur l’incidence de la maladie, cette recherche a analysé la réponse à différentes interventions, personnalisées pour chaque patient, et selon le sexe.

Ces interventions personnalisées comprenaient l'éducation des patients (ETP), le conseil génétique, les approches pharmacologiques individualisées (médicaments/vitamines/ suppléments), les approches non pharmacologiques (conseils en matière d'exercice, les conseils diététiques, la réduction des risques vasculaires, l'hygiène du sommeil, l'engagement cognitif, la réduction du stress et les soins médicaux généraux) et d'autres interventions fondées sur des preuves.

 

Les chercheurs ont donc suivi l’évolution du risque de maladie d’Alzheimer ainsi que celle de certains marqueurs sanguins du risque, en réponse aux interventions contre la maladie. La même équipe avait déjà précédemment démontré que des interventions individualisées et multi-domaines permettent d’améliorer la cognition et de réduire le risque de maladie d'Alzheimer, à la fois chez les femmes et chez les hommes. L’analyse constate que :

 

  • les interventions individualisées de réduction du risque ou de prévention de la maladie d'Alzheimer permettent des améliorations de la cognition chez les femmes et les hommes ;
  • cependant, les femmes répondent mieux à ces interventions, dans plusieurs domaines de la santé, dont la prévention de l’athérosclérose, la réduction du risque cardiovasculaire, le ralentissement du processus de vieillissement ainsi que la prévention du risque de démence en fin de vie, tel qu’évalué en fonction de marqueurs « cérébrovasculaires » en milieu de vie (IMC, pression artérielle, taux de cholestérol et tabagisme). En d’autres termes, les interventions de mode de vie connues comme pouvant contribuer à réduire le risque d’Alzheimer en fin de vie, semblent induire une réponse plus significative chez les femmes que chez les hommes,
  • avec de plus grandes améliorations chez les femmes vs les hommes sur les échelles de risque de maladie d'Alzheimer et de maladies cardiovasculaires,
  • avec de meilleurs niveaux de biomarqueurs sanguins de risque (glycémie, cholestérol LDL et HbA1C), toujours chez les femmes vs les hommes.

 

Les implications sont majeures en termes de santé publique, alors que les femmes sont touchées de manière disproportionnée par la maladie d'Alzheimer et que la gestion des facteurs de risque évitables, essentiellement de mode de vie, peut

prévenir jusqu'à un tiers des cas de démence.

Ainsi l’étude confirme que s’il n’existe pas de traitement simple -comme un médicament par exemple- de la maladie, l'approche de gestion individualisée de la maladie peut apporter des avantages cognitifs aux femmes et aux hommes, mais va atténuer plus significativement le risque d'Alzheimer et de maladie cardiovasculaire chez les femmes que chez les hommes.

 

Les auteurs appellent maintenant à des études plus vastes prenant mieux en compte ces différences entre les sexes dans les trajectoires cognitives et permettant d’affiner des programmes de gestion par la prise en compte du sexe du patient.

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